31 août 2006

Blogue pour débutants

D’une façon captivante, Nicolas Boudier-Ducloy explique comment créer un blogue. Ses explications sont concises et limpides.

Dans la première partie de son volume, l’auteur présente les principaux paramètres des blogues Haut et Fort et DotClear : paramétrage d’un blogue, publication d’une note, mise en forme avancée d’un billet, gestion des catégories et des listes.

La seconde partie du livre est consacrée à des options supplémentaires : propriétés avancées d’une note, faire connaître son blogue. Cette section, tout comme la première, est abondamment illustrée de tableaux et d’écrans.

Le volume débute par un sommaire détaillé et se termine par un index.

Référence : Boudier-Ducloy, Nicolas. - Je me lance ! avec mon blog. – Paris : Micro Application, 2006. – 239 p. – (Je me lance !). – ISBN 2-7429-6585-8. - Cote BAnQ : 070.572 B7563j 2006.

Haut et Fort
DotClear

27 août 2006

Le roman policier chinois

Dans sa préface aux Trois affaires criminelles résolues par le juge Ti, le diplomate hollandais Robert Van Gulik présente ainsi les traits spécifique du roman policier chinois :

Les romans policiers chinois possèdent cinq caractéristiques principales qui nous sont parfaitement étrangères.


- L’identité, les origines et le mobile du meurtrier sont connus dès le début du récit.

- Le recours au surnaturel, aux fantômes et aux démons est omniprésent.

- Les détails, les digressions et les citations intégrales de textes officiels prolifèrent.

- Les personnages abondent : leur nombre peut atteindre plus de deux cents noms.

- L’exécution du coupable est racontée jusque dans ses détails les plus macabres.

Référence : Van Gulik , Robert. - Trois affaires criminelles résolues par le juge Ti. – Paris : Christian Bourgeois Éditeur, 1987. – 312 p. – ISBN 2-267-00497-6. – [Citation : p. 10]. - Cote BAnQ : Van Gulik V253t.

Photo : Jardin du Lac de rêve © Claude Trudel 2001.

21 août 2006

Villes françaises du Nouveau Monde

Un ouvrage collectif divisé en trois parties : L’Amérique : terre d’expérimentation urbaine, Les villes françaises du Nouveau Monde et Les ingénieurs du roi au Nouveau Monde. Le volume est abondamment illustré de cartes géographiques des 16e, 17e et 18e siècles.

Les théories et pratiques urbanistiques de l’Espagne, du Portugal, de l’Angleterre, de la Hollande et de la France en Amérique sont présentées et expliquées d’une façon historique et captivante.

La genèse et l’évolution des villes françaises sont décrites avec force détails. Mais, malheureusement, peu de ces villes ont connu un développement digne des ambitions et visions de leurs fondateurs. Les chapitres sur les villes de la Nouvelle-France, des Guyanes et d’Haïti sont particulièrement intéressants.

Parmi les ingénieurs présentés en troisième partie, soulignons l’article remarquable de Jean-François Palomino sur Jean-Baptiste Franquelin. Cinq cartes illustrent cet article :

  • Carte pour servir a l’eclaicissement du Papier terrier de la Nouvelle France, 1678
  • Carte du Fort St. Louis de Québec, 1683
  • Carte G’ale de la Baye et Rivière du Port Royal, vers 1686
  • Carte de l’Amérique septentrionalle, 1688
  • Carte de la Nouvelle France, vers 1708

    Des notes bibliographiques sont insérées à la fin de chaque article. Le volume est complété par une étude sur le Dépôt des fortifications des colonies, une chronologie, une bibliographie et un index.

    Référence : Vidal, Laurent ; Orgeix, Émile d’ ; dir. – Les villes françaises du Nouveau Monde : des premiers fondateurs aux ingénieurs du roi (XVI-XVIIIe siècles). – Paris : Somogy éditions d’art, 1999. – 192 p. – ISBN 2-85056-376-5. – Cote BAnQ : 307.76097 v747vi 2000.

    Remarque : Jean-François Palomino est responsable de la collection patrimoniale des cartes géographiques au Centre de conservation de BAnQ.
    • 16 août 2006

      Glossaire du parler français au Canada

      La publication du GPFC (1930) marque un tournant dans l’histoire de la lexicographie québécoise. Ce dictionnaire descriptif et collectif, basé sur une enquête nationale exhaustive, a été produit par la Société du parler français au Canada (1902-1962).

      Dans une monographie captivante, Louis Mercier retrace l’histoire de la Société et la genèse de son Glossaire. Le premier chapitre est consacré aux initiateurs de la Société, Adjutor Rivard (1868-1945) et Stanislas Lortie (1869-1912), et à leur principal continuateur, Louis-Philippe Geoffrion (1875-1942).

      Le chapitre suivant présente la genèse du Glossaire (1902-1928) : le contexte historique, le projet lexicographique, le fonds d’archives (fichiers de travail et de synthèse) et le répertoire lexicographique (versions successives et structuration).

      Le chapitre trois est consacré à l’enquête linguistique (1902-1922) qui s’est déroulée en trois consultations successives : libre, dialectologique et lexicographique. Le dernier chapitre traite des liens entre cette enquête et le Glossaire. Ces deux chapitres constituent le cœur de l’ouvrage.

      Le livre est abondamment illustré par des photos, des tableaux et des documents encadrés. Il contient aussi deux annexes, une bibliographie et un index des noms propres.

      Référence : Mercier, Louis. – La Société du parler français au Canada et la mise en valeur du patrimoine linguistique québécois (1902-1962). – Québec : PUL, 2002. – xii, 507 p. – ISBN 2-7637-7927-1. - Cote BAnQ : 447.9714 M5555s 2002.

      Glossaire du parler français au Canada [48,63 Mo]

      Premier linguiste québécois (Adjutor Rivard)

      11 août 2006

      Souvenirs et impressions de voyages

      Dans une conférence donnée à Saint-Hyacinthe, Sylva Clapin (1853-1928) raconte son voyage à Londres et à Paris.

      L’auteur débute ses propos par une comparaison entre les voyages d’autrefois et ceux d’aujourd’hui : "L’imprévu, le pittoresque sont choses du temps passé."

      Clapin quitte le port de New-York le 18 novembre 1879. Il arrive à Liverpool une douzaine de jours plus tard. Affecté par le mal de mer, l’auteur décrit ainsi sa traversée de l’Atlantique : "Impossible de rien imaginer de plus fatiguant, de plus monotone que la vie à bord d’un steamer."

      Le voyageur est impressionné par la ville de Liverpool : "Les rues, propres et bien pavées, contrastent favorablement avec celles des villes de la jeune Amérique, où ces détails secondaires, quoique très utiles, sont encore inconnus."

      Le trajet en train jusqu’à Londres donne lieu à une description de la campagne anglaise : "La régularité de tout ce que l’on voit est telle qu’elle devient, à la longue, d’une monotonie désespérante."

      Clapin arrive un dimanche dans la "Babylone des mers qui a nom Londres, la cité la plus riche et la plus populeuse du monde entier." Contrairement à ce que les gens pensent, la journée dominicale est contrastée : "Tout ce qu’il y a de respectable s’enfuit, se porte dans les faubourgs, et les guinguettes, les cabarets des alentours en entendent de belles ce jour-là."

      L’auteur s’attarde ensuite sur le brouillard urbain, tout en décrivant les bâtiments des grandes rues et sa descente de la Tamise. Puis, au bout de deux jours, il quitte Londres : "L’avouerai-je, je quittais la capitale de l’Angleterre sans regret. A vrai dire je ne l’avais jamais considérée que comme une étape sur ma route, car pour nous, Canadiens-Français, c’est vers cette belle France que nous aimons toujours, c’est vers ce beau Paris que l’on noua a fait si merveilleux, que tendent tous nos efforts, que nos pas se portent instinctivement."

      La traversée de la Manche fut tout aussi désagréable que celle de l’Atlantique. Ensuite, Clapin prend le train jusqu’à Paris : "Au dehors, la ville s’illuminait ; un immense flamboiement de becs de gaz la tenait comme embrasée. Il était cinq heures du soir."

      La description de la ville débute par un éloge dithyrambique : "Parti d’un centre imperceptible, un petit îlot sur la Seine, Paris rayonne sans cesse dans l’espace et sur le monde entier. Cela s’appelle la métropole de la science et de l’art, de la mode et du bon goût, de la littérature et de l’esprit."

      Clapin s’attarde longuement à décrire la vie parisienne, de jour comme de nuit. Ensuite, il présente les sites et les édifices les plus célèbres : le Bois-de-Boulogne et les Champs-Élysées, le Louvre et le Luxembourg, le Panthéon et Notre-Dame. Il fait l’éloge du monde de la scène : "Le théâtre est un besoin naturel à la population parisienne. Cette institution, dont on a médit bien souvent de par le monde entier, n’est pas au fond aussi méchante qu’on voudrait bien le croire."

      Le conférencier s’attarde aussi sur la mode et sur la Parisienne : "Avec la Mode, la Parisienne a réalisé le rêve poursuivi par les plus grands conquérants : elle est maîtresse du monde. Elle lui a donné des chaînes de fleurs et l’a asservi pour toujours à ses lois."

      Clapin conclue ainsi ses propos sur Paris : "Cette ville devient de plus en plus la ville cosmopolite par excellence, la capitale du monde civilisé. Londres, Vienne ou Pétersbourg ont beau regimber, Paris s’impose, comme dans n’importe quel salon où elle se trouve, s’impose une jeune femme, belle, spirituelle et pleine d’imprévu. On l’écoute avec respect, on lui pardonne ses défauts, on l’admire et puis on l’aime."

      Dans sa conclusion générale, l’auteur dénonce les légitimistes, souligne les mérites de la République française et appelle ses compatriotes à défendre la langue française : "Soyons fidèles à cette belle langue française que nous ont léguée nos ancêtres."

      Référence :

      Clapin, Sylva. - Londres et Paris : lecture donnée à St. Hyacinthe, dans la salle du Club National, le 18 mai 1880. – Version originale au format PDF.

      Photo et notice biographique : Sylva Clapin.

      Remarque :

      Sylva Clapin a publié le Dictionnaire canadien-français ou Lexique-glossaire des mots, expressions et locutions ne se trouvant pas dans les dictionnaires courants et dont l'usage appartient surtout aux Canadiens-Français : avec de nombreuses citations ayant pour but d'établir les rapports existant avec le vieux français, l'ancien et le nouveau patois normand et saintongeais, l'anglais et les dialectes des premiers aborigènes (1894).

      Cet ouvrage de référence majeur dans l’histoire de la lexicographie québécoise a été réédité par les PUL.
      Cote BAnQ : 447.971403 C588di 1974.