31 mai 2008

Géographie et géopolitique des énergies

Les professeures Annette Ciattoni et Yvette Veyret présentent une synthèse remarquable sur les énergies. Loin des clichés habituels sur ce sujet controversé, les auteures présentent des données et des analyses basées sur une grande diversité de sources documentaires. Par ailleurs, les nombreux tableaux et les encadrés dénotent un souci pédagogique manifeste.

Le chapitre 1 présente l’historique de l’exploitation du charbon au 19e siècle et du pétrole au 20e siècle. Le chapitre suivant aborde la question des réserves des énergies non renouvelables (charbon, pétrole, gaz naturel, énergie nucléaire) et renouvelables (énergie éolienne, énergie solaire, géothermie, biomasse, hydraulique).

Les industries actuelles du charbon et du pétrole sont étudiées au chapitre 3 sous l’angle économique et géopolitique. Le chapitre suivant aborde les inégalités entre les pays riches et les pays pauvres.

Le chapitre 5 traite des aménagements reliés à l’exploitation des ressources énergétiques (charbon et pétrole, notamment). Le chapitre suivant est consacré aux risques et au développement durable.

Le chapitre 7 porte sur le réchauffement climatique en lien avec le développement énergétique depuis un siècle et demi. Le dernier chapitre conclue sur les enjeux et les controverses autour de l’énergie.

Ce livre de référence contient plusieurs outils de repérage : sommaire détaillé, index des cartes et graphiques, index des encadrés, bibliographie.

Référence

Ciattoni, Annette ; Veyret, Yvette ; dir. – Géographie et géopolitique des énergies. – Paris : Hatier, 2007. – 224 p. – (Initial, l’essentiel en poche). – ISBN 978-2-218-92768-3. – Cote BAnQ : 333.79 G3453 2007.

Remarque

La Grande Bibliothèque propose aussi cette autre nouveauté :

Ciattoni, Annette ; Veyret, Yvette ; dir. – Les fondamentaux de la géographie. – Paris : Armand Colin, 2007 © 2003. – 303 p. – ISBN 978-2-2003-5191-5. – Cote BAnQ : 910 F6734 2007.

Sur la Toile

Parmi les nombreux sites dédiés aux énergies, soulignons celui de l’Energy Information Administration (EIA) du gouvernement des États-Unis d’Amérique. Ce site présente une foule de données à jour, aussi bien pour les États-Unis d’Amérique que pour les autres pays et l’ensemble du monde.

28 mai 2008

Les Français au pays de Louis

La découverte du Mississippi s’est effectuée en deux temps : d’abord par Louis Jolliet et Jacques Marquette, jusqu’à la rivière Arkansas (1673), ensuite par René-Robert Cavelier de La Salle, jusqu’à l’embouchure du golfe du Mexique (1682). Cette découverte aura des conséquences déterminantes aux points de vue politique, économique, militaire et, bien sûr, cartographique.

Le dixième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique occupe un espace restreint, mais son contenu est très riche. Pour le découvrir, il faut examiner aussi bien les cartes affrichées sur des panneaux que celles qui sont présentées sous une vitrine ou qui sont rangées dans des tiroirs.

Ce parcours au cœur du continent nord-américain nous permet d’apprécier les œuvres de plusieurs cartographes : Claude Bernou, Vincenzo Coronelli, Nicolas de Fer, Louis-Pierre Le Blond de la Tour, Jacques Marquette, Jean-Paul Mercier, Pierre-François Pinet, Melchisedech Thévenot.

Les documents de cette zone couvrent près d’un siècle de découvertes (1675-1759).

Cartes et dictionnaire

1675 – Le fleuve Mississipi (carte manuscrite, Jacques Marquette) [ 1 ]

Cette carte constitue une source historique importante car elle identifie et localise un grand nombre de nations amérindiennes absentes de son récit de voyage. Ainsi, on y trouve les premières mentions des peuples Maha (Omaha) et Maroa (Tamaroa). Cette carte provient des Archives de la Compagnie de Jésus de la province du Canada français (Saint-Jérôme) [ n° 687 ].

1681 – Découverte du Mississipi (carte gravée, Melchisedech Thévenot) [ 2 ]

Cette «Carte de la decouverte faite l’an 1673 dans l’Amerique septentionale» est insérée dans le «Recueil de voyages» (Paris : Estienne Michallet, 1681). Il s’agit de la première publication du récit du voyage de Louis Jolliet et de Jacques Marquette sur leur découverte du Mississipi. Plusieurs ressources naturelles sont indiquées sur cette carte : pierres sanguines, cuivre, salpêtre, ardoise, marbre, fer. Au centre de la carte, on trouve un dessin du Manitou, l’«esprit» vénéré par les Amérindiens. Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AF 204 ].

1682 – Amérique septentrionale et centrale (carte manuscrite, Claude Bernou) [ 3 ]

C’est la première carte où l’on voit inscrit le toponyme Louisiane. Mais ce qui saisit d’abord tout observateur, c’est l’arrêt net du cours du fleuve Mississipi au confluent de la rivière Ohio. Le récollet Claude Bernou était un fervent défenseur des projets de colonisations de René-Robert Cavelier de La Salle. Sa carte est une véritable œuvre d’art : la peinture encerclant le cartouche du titre, le relief montagneux, les couleurs nuancées, la typographie soignée, etc. Cette immense reproduction photographique provient de la BnF [ Ge SH 122-2-0 Rés ].

1688 – Partie occidentale du Canada ou de la Nouvelle-France (carte gravée, Vincenzo Coronelli) [ 4 ]

Selon Philip D. Burden, il s’agit de la première carte imprimée dédiée aux Grands Lacs et au Haut-Mississippi. C’est la plus précise depuis la carte de 1650 de Nicolas Sanson.

Par l’intermédiaire de Jean-Baptiste Franquelin, Coronelli utilise des sources multiples : Louis Jolliet, Jacques Marquette, Louis Hennepin, René-Robert Cavelier de La Salle, Claude Allouez et d’autres missionnaires jésuites. Les légendes sont nombreuses et elles ont trait à des points d’intérêt ou à des événements mémorables. La chaîne de montagnes à l’ouest du Mississippi constitue la seule erreur importante, mais elle était évoquée par des explorateurs à cette époque-là. Pour la première fois, on y trouve les toponymes Chicago et Toronto, en plus de nombreux autres noms amérindiens. Cette carte provient du Musée Stewart [ 1979.233.2 ].

Le Centre de conservation de BAnQ possède un fac-similé du deuxième état de cette carte [ G/1116/S1A8/1980 CAR ]. On y trouve plusieurs toponymes supplémentaires (huit au sud de la baie d’Hudson et deux sur la rive nord-ouest du lac Supérieur).

1696-1702 – Dictionnaire français-illinois (livre manuscrit, Pierre-François Pinet)

Ce dictionnaire a été constitué entre 1696 et 1702, soit quelques années après le passage de Louis Jolliet et de Jacques Marquette dans le pays des Illinois. Il est attribué au jésuite Pierre-François Pinet. Ce document provient des Archives de la Compagnie de Jésus de la province du Canada français (Saint-Jérôme) [ 497 D554 ].

1701 – Golfe du Mexique (carte manuscrite, Nicolas de Fer)

Cette carte illustre l’échec de la colonisation de la Louisiane par René-Robert Cavelier de La Salle, et la réussite ultérieure par Pierre Le Moyne d’Iberville. De part et d’autre du cartouche du titre, on peut voir deux images illustrant l’assassinat de La Salle.

1702 – Canada ou Nouvelle-France (carte gravée, Nicolas de Fer)

À la fin du 17e siècle, les géographes cherchent à situer correctement l’embouchure du Mississipi. La méconnaissance de la longitude du site a entrainé des erreurs cartographiques. Sur cette carte, l’embouchure du fleuve est située beaucoup trop à l’Ouest. Comme de Fer avait bien situé l’embouchure du Mississipi sur sa carte de 1701, on peut supposer une erreur volontaire pour justifier les prétentions de la France sur des mines d’argent en Nouvelle-Espagne. Par ailleurs, cette erreur est à la source des déboires de La Salle et de sa fin tragique dans le Nord du Texas. Sur cette carte, de Fer rend hommage aux découvreurs Jacques Cartier (fleuve Saint-Laurent), Louis Jolliet et Cavelier de La Salle (fleuve Mississipi). Cette carte provient de Centre de conservation de BAnQ [ G3300 1702 F4 ].

1730 (1732) – Nouvelle-France (carte gravée, Henri Abraham Chatelain)

Une carte coloriée où le titre est écrit d’une façon détaillée dans la marge supérieure. Elle contient un carton sur la Louisiane et plusieurs cartouches : échelles (avec les coordonnées des villes de Québec, Port-Royal, Bristol, Pomejock et Jamestown); plan de Québec et de ses environs; vue à vol d’oiseau de Québec, avec une légende des principaux sites; remarques sur les découvreurs des fleuves Saint-Laurent (Cartier) et Mississipi (Jolliet, Dacan et La Salle) et les Grands Lacs (dimensions). L’embouchure du Mississipi est correctement située. Les réseaux hydrographiques sont bien développés. Les toponymes amérindiens sont abondants, mais parfois erronés (comme la localisation des Hurons alors que ceux-ci ont été dispersés depuis plusieurs décennies).

La carte de 1730 affichée dans l’exposition est anonyme et d’une autre édition que celle de 1732 conservée au Centre de conservation de BAnQ [ G 3300 1732 C37 ].

1735 – Seigneurie et mission des Tamarois (carte manuscrite, Jean-Paul Mercier) [ 5 ]

Ce plan représente une mission sur la rive du Mississipi, en pays illinois. On y trouve notamment les bâtiments suivants : église, maison des missionnaires, hangar, grange, moulin, maisons de colons français et d’esclaves noirs. Cette carte provient du Musée de la civilisation [ SME 12.1/L-43 ].

1759 – Plan de la Nouvelle-Orléans (carte gravée, Louis-Pierre Le Blond de la Tour) [ 6 ]

Fondée en 1718, la Nouvelle-Orléans est organisée selon un plan orthogonal. Les îlots délimités sont carrés. Une place d’armes est située au cœur de la ville dont l’expansion est prévue dès sa création. Une légende identifie et localise les principaux édifices. Deux cartons adjacents illustrent l’embouchure et le delta du Mississipi. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 4014 N68 1759 B7 ].

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 100, [ 2 ] 101, [ 3 ] 116-117, [ 4 ] 136-137, [ 5 ] 182, [ 6 ] 183.

Références

[ 1° ] Burden, Philip D. - The Mapping of North America II : A list of printed maps 1671-1700. – Rickmansworth : Raleigh Publications, 2007. – 612 p. – ISBN 978-0-9527733-1-3. – Cote BAnQ : GA 401 B87 1996 RSV v.2.

Étude la carte Partie occidentale du Canada ou de la Nouvelle-France de Coronelli (c.1687) : p. 303-305 (planche 630).

[ 2° ] Delanglez, Jean. – Louis Jolliet, vie et voyages (1645-1700). – Montréal : Granger, 1950. – 435 p. – (Les Études de l'Institut d'histoire de l’Amérique française). – Cote BAnQ : 923.9 J754d 1950.

[ 3° ] Gagnon, Ernest. – Louis Jolliet, découvreur du Mississipi et du pays des Illinois, premier seigneur de l’île d’Anticosti : étude biographique et historiographique. – Québec : 1902. – 284 p. – Cote BAnQ : 923.91 J75ga2 1902. – (Version numérique)

[ 4° ] Goetzmann, William H. ; Williams, Glyndwr. – The Atlas of North American Exploration From the Norse Voyages to the Race of the Pole. – Norman : University of Oklahoma Press, 1998 © 1992. – 224 p. – ISBN 0-8061-3058-X. – Cote BAnQ : G 1106 S12G63 1998 CAR.

Down the Mississippi : The Journey of Jolliet and Marquette, 1673 (p. 62-63), The French Reach the Sea : The Journey of La Salle, 1682 (p. 64-65).

[ 5° ] Lemmon, Alfred E. ; Magill, John T. ; Wiese, Jason R. ; dir. – Charting Louisiana : five hundred years of maps. – Nouvelle-Orléans : The Historic New Orleans Collection, 2003. – xxii, 383 p. – ISBN 0-0-917860-47-0. – Cote BAnQ : GA 427 C437 2003 CAR.

[ 6° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

Le pays de Louis (Raymonde Litalien, p. 115-119), Les géographes de cabinet (Jean-François Palomino, p. 136-139), La Louisiane (Raymonde Litalien, p. 117-183).

Sur la Toile

La Louisiane française, 1682-1803 (Gouvernement de la France)

26 mai 2008

Le chaos irakien

Fanny Lafourcade nous présente une synthèse factuelle sur l’histoire de l’Irak (1920-2007). L’approche est plutôt politique et idéologique que géopolitique.

Sous forme de questions, l’auteure nous livre dix clés pour comprendre l’origine et les caractéristiques du présent chaos irakien :

1 – Pourquoi l’Irak est-il dans un tel état de délabrement en 2003?

2 – Quels étaient les rapports entre les communautés avant la guerre d’Irak?

3 – Quelle logique sous-tend l’intervention des États-Unis?

4 – Après la guerre, comment gagner la paix (mars 2003 – printemps 2004)?

5 – Pourquoi la «transition» irakienne est-elle un échec (printemps 2004 – décembre 2005)?

6 – À quel moment s’enclenche la logique de guerre civile?

7 – Dans quelle mesure ce conflit change-t-il la donne régionale?

8 – L’Irak, premier front du jihâd international?

9 – Comment survie la population?

10 – Comment sortir du chaos?

Les sources de l’auteure sont indiquées dans de nombreuses notes en bas des pages.

Fanny Lafourcade est chercheuse au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) – Sciences Po.

Référence

Lafourcade, Fanny. – Le chaos irakien : dix clés pour comprendre. – Paris : La Découverte, 2007. – 123 p. – (Sur le vif). –- ISBN 978-2-7071-5020-2. – Cote BAnQ : 956.70443 L168c 2007.

24 mai 2008

L’analyse et la recherche par sujet

Hope A. Olson, de l’Université de l’Alberta, et John J. Boll, de l’Université du Wisconsin, présentent d’une façon exhaustive l’analyse du sujet dans les catalogues en ligne. Ils abordent également, en parallèle, la recherche par sujet avec ces mêmes outils électroniques. Leur livre est destiné principalement aux étudiants des sciences de l’information et aux bibliothécaires.

Voici le sommaire du volume :

Préface
Remerciements
1. - Introduction
2. - The Database
3. - Language in Information Retrieval
4. - Managing Information Retrieval Languages
5. - Subject Indexing Process and Policy
6. - Subject Headings and Descriptors
7. - Bibliographic Classification
8. - Online Catalogs and the Dewey Decimal and Library of Congress Classifications
9. - Users and User Needs
10. - User-System Interfaces
11. - Evaluation of Subject Retrieval in Online Catalogs
12. - Conclusions
Index

Le livre est organisé comme un manuel. Les chapitres débutent par une introduction. Ils sont ensuite subdivisés en sections et sous-sections. Les exemples et figures illustrent les thèmes étudiés. Les chapitres se terminent par une conclusion. Les références bibliographiques sont indiquées à la fin de chaque chapitre.

La Classification décimale Dewey (DDC) et celle de la Bibliothèque du Congrès (LCC) sont citées tout au long de l’ouvrage, en lien avec les catalogues d’accès public en ligne (OPAC).

Un excellent livre pour connaître les caractéristiques des grandes classifications crées à la fin du 19e siècle, leur évolution ultérieure et leur actuelle migration sur la Toile.

Une approche méthodique exemplaire !

Référence

Olson, Hope A. ; Boll, John J. – Subject Analysis in Online Catalgos. – 2e éd. – Englewood (Colorado) : Libraries Unlimited, 2001. – xvi, 333 p. – ISBN 1-56308-800-2. – Cote BAnQ : 025.3132 O526s 2001.

21 mai 2008

Occuper le territoire

Les cartographes et les arpenteurs jouent un rôle majeur dans notre histoire nationale. Ce sont eux qui contribuent à structurer le territoire en délimitant les lots, rangs, seigneuries et districts. Sur leurs cartes, on trouve également une foule d’autres éléments géographiques : réseau hydrographique, relief, routes, villes et villages, forts, etc. Ces cartes sont utilisées principalement par les administrateurs et les militaires.

Le neuvième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique nous permet de découvrir et d’apprécier les œuvres des cartographes et arpenteurs suivants : Joseph Bouchette, Jean Bourdon, Gédéon de Catalogne, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, Jean-Baptiste de Couagne, Jean-Baptiste Franquelin, François Vachon de Belmont.

Les cartes de cette zone couvrent la fin du 17e siècle et le début du 18e siècle (1647-1727), avec une carte plus tardive (1815).

Cartes

1647 – Plan du fort Ville-Marie (plan manuscrit, Jean Bourdon) [ 1 ]

Sur ce croquis, on peut noter la présence de la maison du gouverneur, une chapelle, un magasin, divers petits bâtiments, une place d’armes et des pièces d’artillerie. Cette carte provient de la Bibliothèque de l’Université McGill. Les fouilles archéologiques présentement en cours à la pointe à Callière permettront éventuellement de confirmer l’authenticité de cette carte.

1685 – Québec et ses environs (carte manuscrite, Jean-Baptiste Franquelin) [ 2 ]

Cette vue à vol d’oiseau de la capitale de la Nouvelle-France et de ses environs est superbe. Une légende permet d’identifier les principales constructions de la ville de Québec (château Saint-Louis, évêché, bâtiments des communautés religieuses, brasserie, port), des routes (Grande-Allée, Saint-Jean), des cours d’eau (rivières Saint-Charles et Saint-François, chutes Montmorency), des pointes (Orléans et Lévis), et plusieurs villages (Ange-Gardien, Beauport, Beaupré, Sillery, Cap-Rouge). La plus grande surface du plan correspond à des champs cultivés.

1702 – Île de Montréal (carte manuscrite, François Vachon de Belmont) [ 3 ]

Cet immense plan terrier de la seigneurie de Montréal provient des Archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (Paris). On y trouve les différentes côtes (ex. : Saint-Michel, Saint-Paul) avec les noms des censitaires et une trentaine de forts destinés à prévenir les attaques iroquoises. Plusieurs de ces forts seront à l’origine de villages et même de villes (ex. : Boucherville, Lachenaie, Longueuil, Pointe-Claire). On peut voir également le «chemin des Sauvages», dont une partie existe encore aujourd’hui, reliant le fort Lorette (Sault-au-Récollet) à Ville-Marie. Ce document est présenté dans une vitrine sous une image translucide de la Voie lactée.

1709 – Gouvernement des Trois-Rivières (carte manuscrite, Gédéon de Catalogne et Jean-Baptiste de Couagne) [ 4 ]

Cette carte a été dressée par Jean-Baptiste Couagne d’après les relevés effectués par Gédéon de Catalogne. Elle représente la partie ouest du lac Saint-Pierre. On y trouve les seigneuries et les noms des censitaires de cette région. Des forts sont localisés dans des lieux stratégiques, à l’embouchure des rivières Richelieu et Saint-François. La présence des Amérindiens est aussi soulignée : les Abénaquis, aux abords de la rivière Saint-François. Notons enfin le célèbre site de la baie du Febvre.

1727 – Plan de la ville de Québec (carte manuscrite, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry) [ 5 ]

Deux projets originaux attirent l’attention : la construction d’une digue pour désengorger la basse ville de Québec et la construction d’une citadelle sur le cap Diamant. Cette carte provient du Centre d’archives de Québec (BAnQ) [ D942-Québec-1727 ].

1815 – Bas-Canada (feuillet est, Joseph Bouchette)

Cette carte du plus célèbre arpenteur québécois est une pièce maîtresse de la production cartographique du 19e siècle. Elle a été éditée à Londres par William Faden. Elle est divisée en trois sections. La partie supérieure illustre le fleuve Saint-Laurent avec des parties du district de Northerbeland, au Nord, et du district de Cornwall, au Sud. Cinq illustrations sont insérées dans cette partie de la carte. La partie médiane illustre la ville de Québec. La ville de Montréal est illustrée dans la partie inférieure, avec le cartouche du titre de la carte. La profusion et la précision des éléments représentés sur cette carte sont digne d’admiration. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3450 1815 D68.1 ].

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 184, [ 2 ] 128-129, 232, [ 3 ] 130-132, [ 4 ] 134-135, [ 5 ] 186.

Références

[ 1° ] Boudreau, Claude. – La cartographie au Québec, 1760-1840. – Québec : PUL, 1994. – xii, 270 p. – ISBN 2-7637-7350-8. – Cote BAnQ : 526.09714 B756ca 1994.

[ 2° ] Lambert, Phyllis ; Stewart, Alan ; dir. – Montréal, ville fortifiée au XVIIIe siècle. – Montréal : Centre canadien d’architecture, 1992. – 95 p. – ISBN 0-920785-29-8. – Cote BAnQ : 971.428014074 M811mo 1992.

[ 3° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

Occupation ou cohabitation dans la vallée du Saint-Laurent (Denis Vaugeois, p. 128-135), Villes et postes fortifiés en Nouvelle-France (Jean-François Palomino, p. 184-189).

[ 4° ] Robert, Jean-Claude. – Atlas de Montréal. – Montréal : Art Global, 1994. – 167 p. – ISBN 2-920718-48-7. – Cote BAnQ : 911.71428 R641at 1994.

18 mai 2008

Catalogue des bibliothèques du Québec

Une nouvelle initiative majeure de Bibliothèque et Archives nationales du Québec vient de voir le jour : le Catalogue des bibliothèques du Québec. Cette nouvelle ressource regroupe les catalogues en ligne de BAnQ et des bibliothèques municipales, collégiales, universitaires et gouvernementales du Québec.

Ce catalogue unique permet de :

- trouver facilement un document en interrogeant plusieurs catalogues de bibliothèques du Québec;

- faire une demande de prêt entre bibliothèques (PEB) pour un document que votre bibliothèque ne possède pas et qu'elle empruntera pour vous à une autre bibliothèque;

- repérer aisément la bibliothèque publique de votre municipalité et être dirigé vers son site Web ou son catalogue.


L’interface du CBQ est conviviale. On y trouve les rubriques suivantes : Catalogue, Mon dossier, Trouver une bibliothèque, autres.

Dès la page d’accueil, on peut effectuer une recherche simple ou choisir de lancer une requête complexe. La recherche avancée permet de saisir des mots-clés dans les champs bibliographiques habituels : Titre, Auteur, Sujet, Éditeur, Date, Résumé, Tous, ISBN, ISSN. Les opérateurs booléens ET, OU et SAUF peuvent être activés.

Par ailleurs, la recherche avancée permet de définir un profil de recherche particulier, soit la sélection d’un ou de plusieurs catalogues québécois ou d’un ou plusieurs catalogues d’institutions étrangères. Parmi ces derniers, on retrouve des catalogues de bibliothèques nationales, gouvernementales, universitaires et municipales.

Les résultats recherchés s’affichent rapidement et leur présentation est limpide. Chaque notice peut être conservée (dans l’Historique de la recherche), affichée (d’une façon détaillée) ou faire l’objet d’une demande de prêt entre bibliothèques.

La consultation du menu Aide, sous la rubrique Mon dossier, favorise l’exploration de toutes les ressources prodigieuses de ce nouvel outil de recherche :

Premier contact, Identification, Recherche simple, Recherche avancée, Historique de recherche, Résultats de recherche, État de la recherche, Résultats de recherche – Détail, Résultats de recherche – Demande, Options de tri, Fusion des doublons, Liste conservée, Liste conservée – Envoi, Notices envoyées, Réinitialisation, Liste conservée - Demande, Mes recherches, Demande de PEB, Nouvelle demande soumise, Mes demandes, Liste des demandes, Demande détaillée, Profils de recherche, Mes profils – Création, Mes profils – Édition, Délai expiré.

Soulignons que les résultats d’une recherche peuvent être imprimés ou envoyés par courriel (voir Remarque et Exemple ci-dessous).

Une fois de plus, BAnQ se surpasse pour mieux nous servir!

Remarque

Voici la marche à suivre pour envoyer le ou les résultats d'une recherche :

1. - Cliquer sur Identification dans la section Mon dossier du menu de gauche du Catalogue des bibliothèques du Québec et s’identifier avec les identifiants habituels de BAnQ et Bibliothèque et Archives nationales du Québec comme bibliothèque d’appartenance. [On peut aussi envoyer le ou les résultats d'une recherche d'une façon anonyme en cliquant sur le lien Continuer sans établir votre identité après avoir lancé une recherche.]

2. - Faire une recherche.

3. - Dans les résultats de recherche ou les notices détaillées, cliquer sur Conserver. On obtient alors le message Résultat ajouté à la liste conservée.

4. - Dans la section Mon dossier du menu de gauche, cliquer sur Liste conservée.

5. - On peut envoyer une notice à la fois en cliquant sur Envoyer sous une notice; ou cocher plusieurs notices (case à cocher à gauche) et cliquer sur le bouton Envoyer en haut pour les envoyer toutes d’un coup.

6. - Un autre écran s’affiche dans lequel on peut modifier l’adresse de courriel ou l’objet du message et choisir le format des notices.

7. - Cliquer sur Envoyer.

8. - Un message de confirmation s’affiche et le courriel est envoyé.

Exemple

Voici le courriel reçu après l'envoi d'une sélection des résultats d'une Recherche simple avec la requête lise bissonnette (Profil courant : Bibliothèques québécoises; Collections interrogeables : Bibliothèque et Archives nationales du Québec):

Bissonnette, Lise, 1945-. Choses crues : roman / Lise Bissonnette. [Montréal] : Boréal, impression 1995 (Louiseville : Impr. Gagné). ISBN 2-89052-686-0 (br.) : 16,95.

Bissonnette, Lise, 1945-. La Flouve : le parfum de Balzac / Lise Bissonnette avec la collaboration de Pierre Thibault. Montréal : Hurtubise HMH, impression 2006. Bibliogr.: p. 123-[127]. ISBN 2-89428-844-1 (br.) : 27,95.

15 mai 2008

Les collections numériques

Hélène Roussel, directrice générale de la diffusion à BAnQ, présente un article fort intéressant sur les collections numériques des bibliothèques, sous l’angle du développement dans la continuité.

Le défi de l’intégration harmonieuse des collections numériques dans les fonds et collections des bibliothèques requiert des ajustements dans les activités de traitement documentaire, la gestion des collections et la diffusion des ressources numériques auprès des usagers.

Des adaptations et modifications à la chaîne documentaire classique sont apportées à chacune des étapes. Le repérage et la sélection des documents numériques sont facilités par les fils d’informations, le regroupement de titres et les bouquets de bases de données. Les achats et les abonnements sont plus complexes. Ils nécessitent des négociations serrées et suscitent des ententes entre services bibliothécaires.

Les règles de catalogage ont été ajustées et les notices ont été enrichies. Les classifications DDC et LC sont mises à contribution, l’indexation des documents favorisant la recherche thématique. Toutefois, la recherche dans les catalogues, les métamoteurs et les engins de recherche va nécessiter des améliorations considérables.

L’utilisation d’adresses permanentes serait aussi appropriée. Plus généralement, les documents numériques devront rester accessibles malgré les changements réguliers de logiciels et matériels informatiques.

L’auteure souligne que les bibliothèques produisent elles-mêmes des documents numériques. Elle cite les exemples suivants : Érudit (UdeM, UL, UQAM), Gallica (BnF), American Memory (LC), Europeana (EDL Foundation), Collection numérique (BAnQ).

La conclusion de l’article est résolument optimiste : «Les bibliothèques ont franchi les siècles, s’adaptant et s’appropriant les changements, évoluant au bénéfice de leurs clientèles. Elles sauront traverser cette ère du numérique avec succès, brio et poursuivre leur œuvre.»

Une bibliographie complète l’article.

Référence

Roussel, Hélène. - «Les collections numériques, le développement dans la continuité». – Papy, Fabienne, dir. – Usages et pratiques dans les bibliothèques numériques. – Paris : Lavoisier, 2007. – 364 p. – (Traité IC2 Information-Commande-Communication / Management et gestion des STIC). – ISBN 978-2-7462-1655-6. – Cote BAnQ : 025.04 U843 2007. – P. 109-122.

12 mai 2008

Géographes de cabinet

Les géographes de cabinet dressent leurs cartes à partir de plusieurs sources humaines et matérielles, faute d’effectuer eux-mêmes des relevés sur le terrain.

Le huitième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique nous donne l’occasion de découvrir et d’apprécier plusieurs grands cartographes européens des 17e et 18e siècles (1669-1755) : Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville, Guillaume Delisle, Jean-Baptiste Franquelin, Hendrik Hondius, Henry Popple, Nicolas et Guillaume Sanson. Les gravures accompagnant ces cartes datent de la fin du 18e siècle (1767-1788).

Cartes

1630 – Monde (carte gravée, Hendrik Hondius) [ 1 ]

Ce cartographe d’Amsterdam élève l’art cartographique à des sommets inégalés. Colorié au pinceau, ce planisphère est typique de la production hollandaise du 17e siècle dominée par les familles Blaeu et Hondius. Alors que le tracé du fleuve Saint-Laurent jusqu’aux rapides de Lachine est connu depuis Jacques Cartier (1535-1536) et que certains des Grands Lacs sont connus depuis Samuel de Champlain (1613-1616), Hondius dessine le cours du fleuve jusqu’au lac Angoulême (Saint-Pierre) seulement. Le célèbre cartographe hollandais est donc en retard sur les connaissances de son époque en ce qui concerne la Nouvelle-France. Notons aussi la présence de l’île fantôme Frisland, à proximité de l’Islande, et l’insularité de la Californie. Cette magnifique carte provient du Musée Stewart.

1669 (1650) – Amérique septentrionale (carte gravée, Nicolas et Guillaume Sanson)

Nicolas Sanson est considéré comme «le père de la cartographie française». Cette carte a été initialement éditée en 1650. Son contenu s’inspire largement des Relations des jésuites. La carte n’a pas été mise à jour pour sa réédition de 1669, d’où un contenu désuet à plusieurs égards. Notons aussi l’insularité de la Californie. Jean-François Palomino décrit cette carte dans un article de la revue À rayons ouverts (2005, N° 64, p. 20-21). Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3300 1669 S351 ].

1688 – Amérique du Nord (carte manuscrite, Jean-Baptiste Franquelin) [ 2 ]

Un des plus beaux joyaux de cette exposition! [ Description ]

1730 (1703) – Canada ou Nouvelle-France (carte gravée, Guillaume Delisle) [ 3 ]

Guillaume Delisle a été formé par l’astronome Jean-Dominique Cassini. Ce fut le premier géographe admis à l’Académie des sciences de France. Cette carte a été initialement éditée en 1703. Ses sources sont variées (ex. : témoignages d’Amérindiens et d’explorateurs, récits du baron de Lahontan, observations de Jean Deshayes, cartes de Jean-Baptiste Franquelin). Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3400 1730 L4 ]. Le cartouche du titre de cette carte est reproduit en grand format et en hauteur [ 3a ]. Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 1015 A81 1714 ].

1733 – Amérique septentrionale (carte gravée, Henry Popple) [ 4 ]

Cette carte est insérée dans le grand livre «A Map of the Bristish Empire in America with French and Spanish Settlements adjacent thereto» (Londres : S. Harding & W. H. Toms, 1733). Les sources des territoires anglais sont basées sur des documents du Board of Trade and Plantations de Londres, alors que les sources des régions situées à l’Ouest des Appalaches sont basées sur des cartes françaises. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 1105 P66 1733 ].

1755 – Canada, Louisiane et Terres anglaises 1 2 3 4 (carte gravée, Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville) [ 5 ]

Cette carte remarquable, d’un des plus prolifiques cartographes français du 18e siècle, illustre l’immensité des territoires revendiqués par la France à la veille de la guerre de la Conquête. Les points rouges correspondent à des établissements. Un carton représente le fleuve Saint-Laurent avec le méridien de Québec. L’ensemble dénote un souci scientifique fondé sur la consultation de multiples sources documentaires. Cette carte provient de la bibliothèque de l’Université McGill.

Gravures

1767 – Gravure en taille-douce [ 6 ]

Cette gravure est insérée dans le volume V de «L’Encyclopédie» de Diderot et d’Alembert (Paris : Briasson, David et Le Breton, 1767). Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES BB 47 Planches v.5 ]. L’apparition de la gravure a révolutionné le domaine de la cartographie en favorisant la diffusion des cartes en grand nombre dans le monde.

1769 – Imprimerie en taille-douce

Cette gravure est insérée dans le «Recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux et les arts mécaniques, avec leur explication», volume VII (Paris : Briasson et Le Breton, 1769). Le haut de cette page est reproduit en grand format et en hauteur dans la zone 13 de l’exposition. Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES BB 47 Planches v.7 ].

1788 – Sauvage du Canada [ 7 ]

Affiché en hauteur, ce superbe dessin de Claude-Louis Desrais a été gravé par Jean-Marie Mixelle. Il est inséré dans un livre de Sylvain Maréchal intitulé «Costumes civils actuels de tous les peuples connus», volume 5 (Paris : Pavard, 1788). On peut y observer des plumes sur la tête, un carquois et des flèches, un couteau suspendu au cou, une hache suspendue à la hanche, un pagne jaune, des colliers au cou et aux chevilles, une grande cape bleue recouvrant les épaules et le dos. Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES BE 272 ].

Michel Brisebois présente les cinq livres de Sylvain Maréchal dans un article de la revue À rayons ouverts (2006, N° 68, p. 31), avec une photographie de la page du dessin du «Sauvage du Canada».

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 144-145, [ 2 ] 106-107, [ 3 ] 244-245, [ 3a ] 280, [ 4 ] 214-215, [ 5 ] 192-193, [ 6 ] 281, [ 7 ] 149.

Références

[ 1° ] Charbonneau, André. – Un cartographe de Québec au XVIIe siècle : Jean-Baptiste Louis Franquelin. – Mémoire présenté à la Faculté des Études supérieures de l’Université de Montréal en vue de l’obtention du M.A. Histoire. – Montréal : Université de Montréal, 1972. – 204 p. – Cote LSH : D 7 U54 1972.2 v.2. – [Cote BAnQ : D/7/U54/1972/v.002/Cartes].

[ 2° ] Dawson, Nelson-Martin. – L’Atelier Delisle. L’Amérique du Nord sur une planche à dessin. – Québec : Septentrion, 2000. – 306 p. – ISBN 2-89448-173-X. – Cote BAnQ : 526.092 L771d 2000.

Un livre exceptionnel pour découvrir le travail d’un cartographe exemplaire. La carte de 1703 est décrite d’une façon détaillée et passionnante.

[ 3° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

Portrait d’un cartographe : Jean-Baptiste Franquelin, géographe du roi à Québec (Jean-François Palomino, p. 104-107), Les géographes de cabinet (Jean-François Palomino, p. 136-139), Nicolas Bellin et le Dépôt des cartes et plans de la Marine (Jean-François Palomino, p. 232-237), La grammaire des cartes (Jean-François Palomino, p. 280-281).

[ 4° ] Murray, Jeffrey S. – Terra Nostra, 1550-1950 : les cartes du Canada et leurs secrets tirées de la collection de Bibliothèque et Archives Canada. – Québec : Septentrion, 2006. – 190 p. – ISBN 2-89448-452-6. – Cote BAnQ : 912.71 M9825t 2006.

a) La gravure sur bois (p. 32-33); ex. : Nouvelle-France (1556, Giovanni Battista Ramusio) : NMC 52408

b) La gravure sur cuivre (p. 106-107); ex. : Pôle Arctique (1715, Frederick de Wit) : NMC 21059

[ 5° ] Pelletier, Monique. – «Cartographes français des XVIIe et XVIIIe siècles». – Hale, Elizabeth. – La Découverte du monde : cartographes et cosmographes. Collection David M. Stewart. – Montréal : Musée David M. Stewart, 1985. – 88 p. – ISBN 0-9690951-7-1. – Cote BAnQ : 912.07471428 D297 f1985. – P. 29-31.

Remarque

Un dépliant didactique intitulé Pistes d’observation est maintenant disponible à l’entrée de l’exposition :

«L’exposition Ils ont cartographié l’Amérique rassemble plus d’une centaine de cartes anciennes. Ces précieux trésors ont traversé le temps pour nous raconter une formidable histoire : l’audacieuse exploration d’un nouveau continent. Le dépliant que vous avez en main vous propose des pistes d’observation de ces cartes et des défis qui mettront à l’épreuve vos talents d’explorateur. Partez à la découverte, comme un voyageur cherchant les clés d’un territoire inconnu.» (CREO inc. et Jean-François Palomino)

10 mai 2008

Folklore et musique du monde

Les abonnés à BAnQ ont maintenant accès à neuf nouvelles bases de données musicales : African American Music Reference, African American Song, American Song, Classical Music Library, Classical Music Reference Library, Classical Scores Library, Contemporary World Music, The Garland Encyclopedia of World Music Online et Smithsonian Global Sound.

Explorons brièvement la base de données Smithmonian Global Sound for Libraries, une encyclopédie virtuelle de musique folklorique et de musique du monde. La recherche peut s’effectuer selon plusieurs critères : pays, langues, instruments, artistes, ensembles, genres, etc.

Par exemple, sélectionnons le répertoire des pièces francophones du Canada en cliquant successivement sur les liens suivants : Country > The Americas > North America > Canada > language > French.

Il suffit de cliquer sur le bouton Play pour écouter l’une ou l’autre des chansons suivantes :

À la claire fontaine
À Paris, sur le petit pont
À Saint-Malo, beau port de mer
Ah, si mon moine voulait danser!
Au bois du rossignolet
Au chant de l'alouette
Avoine
La bastringue
Boum badi boum
Un Canadien errant
Chanson d'un soldat
La courte paille
Dans la cour du palais
En revenant des noces
En roulant ma boule
La fontaine est profonde
Genticorum
Je l'ai vu voler
Les jeunes filles à marier
Jigue tenfant
La petite hirondelle
La ronfleuse Gobeil
Laquelle marierons-nous
Le poteau blanc
Un matin je me lève
Les menteries
Monsieur le curé
Nous vid'rons la bouteille
O Canada!
La perdriole
Le petit moine
Petit rocher
La prisonnière à la tour
Reel de l'ouvrier
Reel du pêcheur
Reel du pendu
Reel du voyageur
Le roi Loys
La rose blanche
La Rose blanche
Le sergeant
Son voile qui volait au vent
Sur la route de Dijon
Sur le bord de la Seine
Tenaouich' tenaga, Ouich'ka
Les trois beaux canards
La vieille galante
Vive les matelots!

Cette base de données s’avère donc intéressante pour accéder à des pièces originales et patrimoniales, par exemple de Jean Carignan et Jacques Labrecque.

Remarque

L’abonnement à BAnQ est gratuit pour les citoyens québécois. Cet abonnement permet d’écouter gratuitement l’intégralité des chansons offertes dans la base de données Smithmonian Global Sound for Libraries.

Les citoyens québécois qui ne sont pas encore abonnés à BAnQ, ainsi que les autres internautes, peuvent écouter de brefs extraits de ces chansons sur le site Smithsonian Global Sound.

07 mai 2008

Cartographie amérindienne

Les Amérindiens sont au cœur de la pénétration du continent américain par les Européens. Bon nombre d’entre eux ont même dessiné des cartes pour aider les explorateurs. Le septième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique témoigne de la contribution des autochtones à la cartographie de notre continent.

Les contributions géographiques et toponymiques des Amérindiens sont illustrées notamment dans les œuvres de Jacques-Nicolas Bellin, Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry fils, Jean-Baptiste Franquelin, Albert Gallatin, Louis-Armand de Lom d’Acre, baron de Lahontan, Pierre-Michel Laure, Ochagach et Onouatoury.

La période couverte dans cette zone de l’exposition va de 1688 à 1756, en plus d’une carte tardive de 1836.

Cartes

1688 – Lac Ontario (carte manuscrite, anonyme) [ 1 ]

Les enjeux stratégiques de la région du lac Ontario sont démontrés par l’indication des forts français Katarokouy (Frontenac) et Niagara, d’une part, et la localisation des cinq nations iroquoises, d’autre part. Les chemins entre les villages autochtones sont également tracés. Le portage pratiqué par les Iroquois pour attaquer les Illinois, alliés des Français, est souligné.

1703 – La rivière Longue (carte gravée, Louis-Armand de Lom d’Acre, baron de Lahontan) [ 2 ]

Cette carte est insérée dans les «Nouveaux voyages de Mr. le baron de Lahontan», tome 1 (La Haye : Frères L’Honoré, 1703). La carte originale a été dessinée par le chef des Gnacsitares sur des peaux de cerfs. La carte dressée par Lahontan est divisée en deux parties : les territoires connus, à droite, et les territoires inexplorés, à gauche. La rivière Longue correspondrait à l’actuelle rivière Minessota. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AF 185 v.1 ].

1708 – Nouvelle-France (carte manuscrite, Jean-Baptiste Franquelin) [ 3 ]

Cette carte est l’une des plus belles et des plus significatives de l’exposition. La présence amérindienne est éloquente, aussi bien par la profusion des toponymes autochtones que par les illustrations d’Amérindiens (échelle et cartouche). Réalisée au cours de la guerre de Succession d’Espagne, la carte rend compte de l’immensité de l’empire français en Amérique du Nord et du conflit armé (bateaux emboucannés).

1729 – Ouest des Grands Lacs (carte manuscrite, Ochagach) [ 4 ]

À l’intention de Pierre Gaultier de La Vérendrye, l’Amérindien Ochagach dessine au charbon de bois sur une écorce de bouleau l’hydrographie de la région située à l’Ouest des Grands Lacs. Cette carte, transmise par La Vérendrye, sera par la suite utilisée ou reproduite par les cartographes Jacques-Nicolas Bellin [ 4a ], Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville, Philippe Buache [ 4b ], Jonathan Carver et Aaron Arrowsmith.

1733 (1731)– Domaine du roi (carte manuscrite, Pierre-Michel Laure) [ 5 ]

Une des cartes les plus fascinantes de l’exposition. Elle a été réalisée à Chicoutimi en 1731 par un missionnaire jésuite parlant l’algonquin, puis recopiée en 1733. La carte montre la richesse de la toponymie amérindienne dans une vaste région affermée pour la traite des fourrures. Les annotations sont riches d’informations sur les autochtones : «Antre de marbre en forme de chapelle» (40° 30’ N, 306° W), une grotte servant au shaman pour honorer Manitou; «Il se voit des figures au nature dans le roc» (51° N, 310° 10’ W), une indication signalant des peintures rupestres visibles encore aujourd’hui. Le cartographe missionnaire note des projets d’évangélisation et de sédentarisation comme celui-ci : «Toutes ces nations de l’ouest-sud sont vraies Algonkins qu’a l’aide d’un Missionnaire qui les entendît bien on pourroit les rassembler en village selon le premier projet qu’on en fit en 1719».

1755 – Partie orientale de la Nouvelle-France (carte gravée, Jacques-Nicolas Bellin) [ 6 ]

Les toponymes amérindiens situés au Nord du fleuve Saint-Laurent sont empruntés à la carte de Pierre-Michel Laure, tout comme cette annotation au sujet de la grotte du lac Albanel : «Antre Curieux de Marbre Les Sauvages l’appellent Tchitchemanitouitchapi C'est-à-dire La Maison du Grand Esprit». Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3400 1755 B4 ].

1756 – Plan d’attaque contre le fort Bull (carte manuscrite, Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry fils) [ 7 ]

Ce plan est produit d’après les informations fournies par l’Iroquois onneiout Onouatoury. Il est dessiné dans le «Journal de Joseph Gaspard Chaussegros de Léry». Tout au long de la guerre de la Conquête, les Canadiens et les Français vont bénéficier de l’aide de leurs alliés amérindiens pour combattre les armées anglaises. Ce document provient du Séminaire de Québec (fonds Viger-Verrau).

1836 – Nations amérindiennes (reproduction, Albert Gallatin) [ 8 ]

Le diplomate américain d’origine suisse situe les nations amérindiennes sur la côte atlantique vers 1600 et celles de l’intérieur du continent nord-américain vers 1800. Cela lui permet de faire l’impasse sur les massacres et génocides de plusieurs nations autochtones au cours des 17e et 18e siècles.

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 150, [ 2 ] 206, [ 3 ] 146-147, [ 4 ] 207, [ 4a ] 233, [ 4b ] 174-175, [5 ] 212-213, [ 6 ] 168-169, [ 7 ] 207, [ 8 ] 63.

Références

[ 1° ] Charbonneau, André. – Un cartographe de Québec au XVIIe siècle : Jean-Baptiste Louis Franquelin. – Mémoire présenté à la Faculté des Études supérieures de l’Université de Montréal en vue de l’obtention du M.A. Histoire. – Montréal : Université de Montréal, 1972. – 204 p. – Cote LSH : D 7 U54 1972.2 v.2. – [Cote BAnQ : D/7/U54/1972/v.002/Cartes].

[ 2° ] Freed, Stanley A., dir. – La grande aventure des Indiens d’Amérique du Nord. – Préface d’Yves Berger. – Montréal : Sélection du Reader’s Digest, 1984 © 1978. – 415 p. – ISBN 2-7098-0074-8. – Cote BAnQ : 970.00497 G195gr 1984.

Ce livre de référence contient de nombreuses cartes historiques, illustrations et photos.

[ 3° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

Découverte ou rencontre (Denis Vaugeois, p. 61-64), Portrait d’un cartographe : Jean-Baptiste Franquelin, géographe du roi à Québec (Jean-François Palomino, p. 104-107), L’Amérique, théâtre de rivalités coloniales (Raymonde Litalien, p. 144-148), Relations franco-indiennes (Denis Vaugeois, p. 149-154), Les Indiens et la cartographie (Denis Vaugeois, p. 204-209), Des toponymes plein la carte (Jean-François Palomino, p. 210-219), Nicolas Bellin et le Dépôt des cartes et plans de la Marine (Jean-François Palomino, p. 232-237), Index partiel des nations et tribus indiennes mentionnées sur les cartes (Denis Vaugeois, p. 294-295).

[ 4° ] Poirier, Jean. - «Les noms de lieux amérindiens du Québec face aux conquérants». - Guay, Béatrice, dir. - Atelier sur l'écriture des noms de lieux amérindiens. - Québec : Commission de toponymie (Gouvernement du Québec), 1979. - 361 p. + Documents joints. - ISBN 2-550-00355-1. - Cote BAnQ : 910.014 A864at 1979. - P. 25-35.

05 mai 2008

Un accident de voiture

L’épave, un roman d’une centaine de pages.

Un roman d’une lecture agréable et rapide.

Une histoire toute simple, avec des retournements surprenants.

Un roman à quatre personnages : le mécanicien List, sa mère, sa femme Fabiola et un inconnu originaire d’Allemagne.

Un roman dont l’histoire commence par un événement fortuit, un accident. Trois victimes : un couple et leur enfant, d’origine allemande.

Un roman…

Référence

Ravey, Yves. – L’épave. – Paris : Les Éditions de Minuit, 2006. – 108 p. – ISBN 2-7073-1966-X. – Cote BAnQ : Ravey R255e.

02 mai 2008

Jean Baptiste Louis Franquelin

Jean-François Palomino, cartothécaire à BAnQ et commissaire de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique, a présenté une conférence captivante sur un des plus grands cartographes de la Nouvelle-France.

Introduction

Le conférencier a expliqué l’origine de son intérêt pour Jean-Baptiste Franquelin. Étudiant à Paris, il cherchait un sujet de thèse. Et c’est en explorant les trésors du Département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France (Hôtel de Richelieu) et les centaines de cartes sur la Nouvelle-France conservées au Service historique de la Défense (Château de Vincennes) qu’il a découvert les cartes manuscrites de Franquelin.

Première partie

Le spécialiste a tracé les grandes lignes de l’évolution de la cartographie en Nouvelle-France avant l’arrivée de Franquelin à Québec. Ses explications ont été étayées par la présentation de six cartes.

Dans un premier temps, la cartographie du fleuve Saint-Laurent s’arrête aux rapides de Lachine :

1547 – Fleuve Saint-Laurent (Nicolas Vallard) [ 1 ]
1601 – Fleuve Saint-Laurent (Guillaume Levasseur) [ 2 ]

Dans un deuxième temps, la cartographie de la vallée laurentienne s’étend jusqu’aux Grands Lacs (Ontario, Érié et Huron, d’abord; Supérieur et Michigan, ensuite) :

1632 – Nouvelle-France (Samuel de Champlain) [ 3 ]
1657 – Nouvelle-France (François-Joseph Bressani) [ 4 ]
1669 – Amérique septentrionale (Nicolas et Guillaume Sanson)
1673 – Lac Supérieur (Claude Allouez et Claude Dablon)

Les cartes de 1547, 1601, 1632 et 1657 sont présentées dans la grande salle de la Grande Bibliothèque à l’occasion de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique.

Deuxième partie

Les cartes de Franquelin marquent un troisième jalon dans l’évolution de la cartographie de la Nouvelle-France : le tracé du Mississipi, en premier lieu, et le dessin de toute l’Amérique du Nord, en fin de carrière (connue).

Jean-François Palomino a présenté et décrit treize des cinquante cartes manuscrites de Jean-Baptiste Franquelin, tout en soulignant quelques éléments de la biographie du célèbre cartographe :

1675 – Découverte du fleuve Mississipi [ 5 ]
1678 – Amérique du Nord [ 6 ]
1678 – Plan terrier de la Nouvelle-France [ 7 ]
1683 – Plan de la basse ville de Québec
1684 – Louisiane
1685 – Fleuve Saint-Laurent [ 8 ]
1685 – Environs de Québec [ 9 ]
1686 – Acadie
1686 – Plan de Port-Royal [ 10 ]
1688 – Amérique du Nord [ 11 ]
1693 – Plan de Boston [ 12 ]
1699 – Amérique du Nord [ 13 ]
1708 – Amérique du Nord [ 14 ]

Le diaporama sur l’identification et l’illustration des sources utilisées par Franquelin pour dresser sa carte de 1688 fut un des plus enrichissants.

Les cartes de 1685, 1688 et 1708 sont présentées dans la grande salle de la Grande Bibliothèque à l’occasion de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique.

Conclusion

Le conférencier a souligné quelques caractéristiques majeures de l’œuvre de Franquelin : des cartes magnifiques dont les tracés sont d’une grande précision; des sources locales diversifiés (Amérindiens, coureurs des bois, explorateurs et autres); des détails relevant de l’actualité de l’époque; la profusion des toponymes, surtout amérindiens (plus de 700 sur la carte de 1708); de nouvelles découvertes (ex. : Niagara, Missouri, Arkansas, Chicago, Toronto).

Son héritage le plus important est assurément la richesse toponymique de ses cartes. Celles-ci ont été utilisées à l’époque de la Nouvelle-France (par les cartographes Coronelli, Bellin et Delisle, notamment) et le sont encore aujourd’hui (pour l’étude de l’histoire, de la préhistoire et de l’ethnographie).

Questions

Les questions des nombreux auditeurs ont porté sur une foule de sujets :

- les instruments utilisés pour dessiner les cartes (plume et encre);
- les outils des cartographes (papier, crayons, boussole, astrolabe, compas, chronomètre marin);
- la production des cartes manuscrites et gravées (bois, cuivre);
- l’orientation des cartes anciennes;
- la méconnaissance de la vie de Franquelin avant son arrivée à Québec et après son départ définitif de la Nouvelle-France;
- les dimensions variées des cartes;
- l’apport des cartes, même lorsqu’elles contiennent des erreurs (situées en général dans les parties excentriques du territoire couvert);
- les jalons ultérieurs de l’évolution de la cartographie (l’Ouest avec La Vérendrye, le Pacifique avec Mackenzie).

Le conférencier, fort apprécié, a été chaleureusement applaudi après cette période de questions.

Présentation

Dominique Parent, agente culturelle à BAnQ, a présenté le conférencier au début de cette rencontre qui s’est déroulée le 30 avril 2008.

Baladodiffusion

Souhaitons que cette conférence exceptionnelle soit bientôt proposée en baladodiffusion.

Exposition

La prochaine visite guidée de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique par Jean-François Palomino aura lieu le 14 mai prochain, à 19 h. D’autres visites guidées seront annoncées sur le portail de BAnQ.

Notes

Plusieurs cartes présentées au cours de la conférence sont reproduites dans La mesure d’un continent, aux pages suivantes :

[ 1 ] 211, [ 2 ] 76-77, [ 3 ] 84-85, [ 4 ] 94, [ 5 ] 102, [ 6 ] 103, [ 7 ] 133, [ 8 ] 196-197, [ 9 ] 128 et 232, [ 10 ] 127, [ 11 ] 106-107, [ 12 ] 185, [ 13 ] 105 et 217, [ 14 ] 146-147.