27 juin 2008

Le discours sur le Nord au 17e siècle

C’est en découvrant au Centre de conservation de BAnQ le Recueil de voyages au Nord, publié à Amsterdam en 1715, qu’Adina Ruiu a conçu son projet de mémoire de maîtrise sur Les récits de voyage aux pays froids au XVIIe siècle : de l’expérience du voyageur à l’expérimentation scientifique.

L’auteure développe son étude aux cours de trois chapitres :

I – Lectures croisées : de la littérature de voyage à la littérature scientifique

II – Le Nord dans l’astronomie et l’optique du XVIIe siècle

III – Le voyage au Nord et la philosophie de la nature

La bibliographie contient la liste des 43 œuvres étudiées par l’auteure, ainsi que la liste des 49 études critiques consultées.

Retenons ce passage sur la singularité des récits des voyageurs dans le Nord :

Les relations de voyage au Nord ont ceci de particulier qu’elles ne décrivent pas seulement un monde qui est autre, lointain, excentrique, mais elles assurent la seule voie d’accès à une réalité physique qui ne peut être simulée. (p. 117)

L’objet d’étude retenu et le vocabulaire utilisé tout au long de l’ouvrage indiquent que ce livre est destiné à un public spécialisé.

Référence

Ruiu, Adina. – Les récits de voyage aux pays froids au XVIIe siècle. De l’expérience du voyageur à l’expérimentation scientifique. – Montréal : UQAM, 2007. – 138 p. – (Droit au Pôle). – ISBN 978-2-923385-08-2. – Cote BAnQ : 809.93355 R9342r 2007.

La collection Droit au pôle publie des études et des analyses culturelles et littéraires qui permettent de comprendre et d'interpréter le Nord imaginaire.

Imaginaire du Nord (Laboratoire international d'étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord) (Université du Québec à Montréal) (UQAM)

24 juin 2008

Les Iroquoiens du Saint-Laurent

Aujourd’hui encore, le mystère du peuple iroquoien reste entier. À Gaspé, le 16 juillet 1534, Jacques Cartier rencontre des Iroquoiens pour la première fois. Quelques décennies plus tard, en 1603, lors de son premier voyage dans la vallée laurentienne, Samuel de Champlain constate la disparition des Iroquoiens. Que s’est-il donc passé entre ces deux dates?

L’étude de l’archéologue Roland Tremblay sur ce peuple mystérieux est fascinante. Dans son premier chapitre, il retrace la préhistoire de chacun des grands peuples amérindiens de l’Amérique du Nord. Il raconte aussi comment les nations iroquoiennes sont devenues sédentaires, tout en gardant certains traits de leur nomadisme ancestral (cueillette, chasse et pêche).

Le chapitre suivant est entièrement consacré à la culture du maïs, ainsi qu'à celle du haricot, de la courge et du tabac. Un récit aussi palpitant qu’instructif. Au chapitre trois, le chercheur présente les structures sociales des Iroquoiens, en particulier la division du travail entre les femmes et les hommes.

Le dernier chapitre cerne le mystère de la disparition soudaine des Iroquoiens à la fin du 16e siècle. Trois aspects sont abordés successivement : les rencontres de Jacques Cartier et de Jean-François de La Rocque de Roberval avec les Iroquoiens, l’échiquier complexe des relations entre les différents groupes iroquoiens, les hypothèses susceptibles d’expliquer la disparition des Iroquoiens de la vallée du Saint-Laurent en l’espace de quelques dizaines d’années.

Plusieurs encadrés, par différents spécialistes, abordent plus en profondeur les sujets suivants : étymologie du mot Iroquois, mythe de la création, site de la Pointe-du-Buisson, sources historiques, site de Stadaconé, lexiques de Cartier, données ostéologiques, variétés de maïs, histoire européenne du maïs, site de Saint-Anicet, soupe de poisson et farine de phoque, habillement, vase de l’île d’Aloigny, réactions des Iroquoiens face aux Français, Iroquoiens amenés en France, site de Cap-Rouge, peuples de l’Outaouais, contexte des premiers contacts euro-amérindiens, liens historiques entres les Iroquoiens et les Hurons-Wendats, savoirs horticoles retrouvés.

De nombreuses cartes géographiques et historiques illustrent le texte : Nations algonquiennes et iroquoiennes dans le nord-est de l’Amérique du Nord vers l’an 1500, Iroquoianie du Nord au moment du contact, carte de Nicolas Vallard (1547), carte de Pierre Descelliers (1550), carte de Gerard Mercator (1569), Territoire des Iroquoiens du Saint-Laurent, Routes du maïs, Organisation politique des Iroquoiens, Mouvements de populations survenus au 16e siècle, carte de Marc Lescarbot (1609).

De première et de seconde source, les illustrations (photos, schémas, tableaux, dessins) sont abondantes. Elles complètent et enrichissent les explications.

Le livre est complété par un glossaire, une bibliographie sélective, les crédits iconographiques et des remerciements.

Un récit captivant, un livre de référence incomparable, un outil de recherche exemplaire.

Référence

Tremblay, Roland. - Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs. – Montréal : Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal et Les Éditions de l’Homme, 2006. – 139 p. – ISBN 978-2-7619-2326-2. – Cote RBM [ Bibliothèque de Rosemont, partenaire de la Grande Bibliothèque ] : 971.40049 T.

Sur la Toile

Le chantier archéologique Cartier-Roberval
(Gouvernement du Québec)

Les Iroquoiens de la vallée du Saint-Laurent vers 1500
(Musée McCord)

Les Iroquoiens du Saint-Laurent (Terres en vue)

Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs
(Musée de la civilisation)

22 juin 2008

Le dessin (Marc-Antoine Mathieu)

Une bande dessinée en quarante planches.

Deux cases sur chaque planche.

Coloriées en à-plat, sauf dans les dernières cases.

Une histoire d’une grande sobriété.

Sur l’amitié.

Un récit intriguant en trois chapitres :

Le dessin, Le destin, Le dessein.

À lire, à découvrir et à apprécier !

Référence

Mathieu, Marc-Antoine. – Le dessin. – Paris : Delcourt, 2002 © 2001. – 44 p. – ISBN 2-84055-785-1. – Cote BAnQ : MAT.

Sur la Toile

L'interview ! (Propos recueillis par Vincent Henry, avec des reproductions de plusieurs cases)

20 juin 2008

Les grands lacs asiatiques

René Létolle et Laurent Touchart nous présentent des données scientifiques de premier plan sur les plus grands lacs asiatiques. Dans leur introduction, ils soulignent l’intérêt de ces grandes étendues d’eau :

L’Asie, continent de vieille civilisation, présente une panoplie complète des diverses variétés de lacs, tant pour leur origine, que par leur fonctionnement hydrologique et leur évolution sous l’influence de l’homme. (p. 12)

Les auteurs regroupent une trentaine de monographies sous les régions suivantes :

Asie arctique
Asie des moyennes latitudes
Basse Asie centrale
Haute Asie centrale
Extrême-Orient
Régime tropical

Parmi les lacs étudiés, soulignons ceux-ci : Taïmyr, Mer Morte, Van, Mer Caspienne, Aral, Lob Nor, Baïkal, Tengri Nor et Taï He.

Le livre contient 82 figures (cartes, tableaux, graphiques), un glossaire et une bibliographie exhaustive.

Référence

Létolle, René ; Touchart, Laurent. – Grands lacs d’Asie. – Paris : L’Harmattan, 1998. – 232 p. – (Écologie et agronomie appliquées). – ISBN 2-7384-7136-6. – Cote BAnQ : 551.482095 L9259g 1998.

17 juin 2008

Traverser l’Amérique

Pendant plusieurs siècles, les Européens et les colons nord-américains rechercheront un passage rapide vers l’Asie. Les explorations de Pierre Gaultier de La Vérendrye jusqu’aux Rocheuses mettront fin à ce rêve séculaire. Et trois siècles après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, Alexander Mackenzie parviendra finalement à l’océan Pacifique.

Le treizième et dernier parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique permet d’apprécier plusieurs explorateurs et cartographes de cette dernière épopée de La mesure d’un continent : Aaron Arrowsmith, Jacques-Nicolas Bellin, Louis Biron de la Tour, Henri Abraham Chatelain, James Cook et Henry Roberts, Joseph-Nicolas Delisle et Philippe Buache, Louis-Joseph Gaultier de La Vérendrye, Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, John Melish.

Les cartes de ce parcours couvrent près d’un siècle (1732-1816).

Cartes

1732 (1719) – Mer du Sud (carte gravée, Henri Abraham Chatelain) [ 1 ]

Cette immense carte est l’une des plus belles cartes encyclopédiques de l’exposition. Elle contient des «curiosités», à l’exemple des cabinets de curiosités du 18e siècle.

Le titre est inscrit dans la marge supérieure : «Carte très curieuse de la mer du Sud, contenant des remarques nouvelles et très utiles non seulement sur les ports et îles de cette mer, mais aussi sur les principaux pays de l’Amérique tant septentrionale que méridionale, avec les noms et la route des voyageurs par qui la découverte en a été faite. Le tout pour l’intelligence des dissertations suivantes.»

Les coordonnées géographiques sont inscrites dans le contour, le méridien d’origine étant celui de l’île de Fer. L’équateur et les tropiques du Cancer et du Capricorne sont indiqués. La mer du Sud correspond à l’océan Pacifique et celle du Nord à l’océan Atlantique.

La carte est centrée sur le continent américain, sans sa région arctique. Les autres continents sont partiellement représentés. Des illustrations composent un très grand nombre de cartouches, tandis que de nombreuses notices sont insérées ici et là. La carte a une échelle de 1/20 000 000, mais de nombreux cartouches ont d’autres échelles.

Les cartouches localisés dans le Nord-Ouest de l’Amérique du Nord rendent hommage à neuf découvreurs : Christophe Colomb (1491), Amerigo Vespucci (1497), Olivier van Noort (1500), François Drac (1596), Ferdinand Magellan (1620), Guillaume Schouten (1616), Jacques L’Hermitte (1624), René-Robert Cavelier de La Salle (1683) et Guillaume Dampierre (1712).

Plusieurs illustrations ont trait aux activités pratiquées en Nouvelle-France : pêche à la morue, ingénieux castors, traditions amérindiennes (festins, mariage, chasse, guerre et paix, sépulture).

Parmi les notices inscrites sur cette carte prodigieuse, notons celle de la découverte de la Nouvelle-France par Thomas Aubert, Jean Varazen et Jacques Cartier (1504-1534). La découverte du Nouveau-Québec actuel est attribuée à Antoine Zen (1590) et ce territoire est dénommé sous quatre toponymes : Terre de Labrador (Espagnols), Nouvelle-Bretagne (Anglais), Estotiland (Danois) et Canada septentrional (Français).

Cette carte provient du Musée Stewart [ 1979.588 ].

1737 – Ouest du Canada (carte manuscrite, Louis-Joseph Gaultier de La Vérendrye) [ 2 ]

Cette carte de la région située à l’Ouest du lac Supérieur a probablement été dressée par un des fils de Pierre Gaultier de La Vérendrye. Elle illustre la route du Grand Portage utilisée pour la traite des fourrures, depuis le lac Supérieur jusqu’au lac Winnipeg (8inipigon), en passant par le lac à la Pluie (Tecamamiouen) et le lac des Bois. On y voit aussi la rivière Blanche (Saskatchewan) permettant d’atteindre une chaîne de montagnes (Rocheuses) et la rivière du Couchant menant à une mer inconnue.

1752 – Découvertes au Canada occidental (carte manuscrite, Joseph-Nicolas Bellin)

Cette carte constitue une synthèse des connaissances sur la région située à l’Ouest du lac Supérieur. On y trouve les deux grandes routes de la traite des fourrures, celle du Grand Portage et celle de Kaministiquia (qui sera redécouverte après 1803 par la Compagnie du Nord-Ouest). Les forts établis par La Vérendrye dans cette région sont également indiqués. Cette carte provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 85136 ].

1752 – Nouvelles découvertes dans le Pacifique (carte gravée, Joseph-Nicolas Delisle et Philippe Buache) [ 3 ]

Une carte fascinante où l’on voit deux éléments fictifs : une vaste étendue d’eau dans la partie occidentale du continent nord-américain, une mer dont l’entrée aurait été découverte en 1592 par Juan de Fuca; un passage navigable reliant la baie d’Hudson à l’océan Pacifique, passage qui aurait été découvert en 1640 par l’Amiral de Fonte. Cette carte provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 21056 ].

1783 – Grande Amérique (carte gravée, Louis Biron de la Tour)

Cette immense carte reprend et met à jour la carte réalisée en 1695 par Alexis-Hubert Jaillot. Elle indique les frontières de la nouvelle République des États-Unis d’Amérique, ainsi que les routes maritimes empruntées par les grands navigateurs du 18e siècle, dont James Cook qui fut l’un des premiers à utiliser le chronomètre marin pour déterminer les longitudes. Le Nord-Ouest du continent nord-américain est laissé vide, ce territoire étant toujours un «Pays inconnu».

Cette superbe carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3290 1763 B75 CAR ]. Elle est reproduite et décrite par Daniel Chouinard dans À rayons ouverts (Printemps 2006, N° 67, p. 46).

1784 – Côtes asiatiques et américaines du Pacifique Nord (carte gravée, James Cook et Henry Roberts) [ 4 ]

Cette carte illustre les explorations effectuées par James Cook au cours de son troisième voyage de 1778-1779. Sa mission consistait à explorer la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord afin d’y trouver un passage vers l’Atlantique. Les relevés de Cook donnent des informations inédites. Pour la première fois, on peut évaluer assez exactement la largeur de l’Amérique du Nord. Cette carte, publiée à Londres en 1784 par William Faden, provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 14122 ].

1797 – Atlas du voyage (livre, Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse) [ 5 ]

Le journal de voyage de La Pérouse a été publiée en même temps que son atlas (Paris : Imprimerie de la République, 1797). Sa mission visait à trouver le passage du Nord-Ouest. Le document exposé provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES BA 29 ].

1802 – Amérique du Nord (carte gravée, Aaron Arrowsmith) [ 6 ]

Trois couleurs délimitent les frontières de trois grands espaces : la nouvelle République des États-Unis d’Amérique (jaune), les colonies britanniques (rouge), les colonies espagnoles (vert). Les données de cette superbe carte sont basées sur la carte générale de 1794 de Philip Turnor, un cartographe au service de la Compagnie de la baie d’Hudson. La carte initiale de 1795 d’Arrowsmith a été rééditée plusieurs fois jusqu’en 1850. L’édition de 1802 a servi aux célèbres explorateurs Meriwether Lewis et William Clarck. Cette immense carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3300 1802 A77 ].

1816 – États-Unis et territoires coloniaux adjacents (carte gravée, John Melish [ 7 ]

Cette carte préfigure l’idéologie autoproclamée de la destinée manifeste des Américains, à savoir occuper tout le territoire depuis l’Atlantique jusqu’au Pacifique. Un tableau statistique porte sur chaque état américain, ainsi que sur les colonies anglaises et espagnoles. Un carton illustre les Antilles. On y trouve aussi l’emplacement présumé du Gulf Stream. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G3700 1816 M45 CAR ].

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 141-142, 145, [ 2 ] 176, [ 3 ] 172, [ 4 ] 222-225, [ 5 ] 224-225, [ 6 ] 240-241, 249, [ 7 ] 275-277.

Références

[ 1° ] Combet, Denis, dir. – À la recherché de la mer de l’Ouest : mémoires choisis de La Vérendrye. – Saint-Boniface : Éditions du Blé, 2001. – 191 p. – ISBN 2-9213447-67-9. – Cote BAnQ : 971.018 L4147a 2001.

[ 2° ] Goetzmann, William H. ; Williams, Glyndwr. – The Atlas of North American Exploration From the Norse Voyages to the Race of the Pole. – Norman : University of Oklahoma Press, 1998 © 1992. – 224 p. – ISBN 0-8061-3058-X. – Cote BAnQ : G 1106 S12G63 1998 CAR.

Fantasies and Fabrications (p. 42-43), The Land of the Mandan (p. 96-97), The Search for the River of the West (p. 104-105), From Hudson Bay to the Rockies (p. 116-117), The Northwest Coast Revealed (p. 130-131), Tracing the Mainland Coast (p. 132-133), Across the Continent (p. 136-137).

[ 3° ] Hayes, Derek. – Historical Atlas of Canada. Canada’s History Illustrated with Original Maps. – 273 p. – ISBN 0-295-98277-2. – Cote RBM : 911.71 H [ Bibliothèque de Rosemont ].

La carte de 1737 de Louis-Joseph Gaultier de La Vérendrye est reproduite et décrite à la page 86. La carte de 1752 de Jacques-Nicolas Bellin est reproduite et décrite à la page 87.

[ 4° ] Kerr, Donald Gordon Grady. – Atlas historique du Canada. – Traduction par Pierre Tousignant. – Montréal : Centre de psychologie et de pédagogie, 1967. – xii, 120 p. – Cote BAnQ : 912.71 K411h 1967.

Le commerce des fourrures et ses rivalités jusqu’en 1821 (p. 44-45).

[ 5° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

L’Amérique, théâtre de rivalités coloniales (Raymonde Litalien, p. 142-148), La mer de l’Ouest (Raymonde Litalien, p. 171-176), L’Amérique, côté ouest (Raymonde Litalien, p. 220-226), De nouvelles frontières (Denis Vaugeois, p. 239-249), The Louisiana Purchase, Lewis et Clark (Denis Vaugeois, p. 167-277).

15 juin 2008

Enseigner avec les technologies

Trois professeurs - des universités de Mons (Belgique), Montréal (Québec) et Patras (Grèce) - présentent une synthèse remarquable sur les études et les recherches les plus récentes portant sur les applications pédagogiques de l’ordinateur (APO).

Cette synthèse se situe résolument dans le courant du renouveau pédagogique axé sur le développement des compétences transversales et disciplinaires, plutôt que sur les seules connaissances disciplinaires.

Les auteurs consacrent un chapitre aux trois grandes conceptions contemporaines de l’apprentissage, à savoir le behaviorisme, le cognitivisme et le constructionisme. Tout au long de leur ouvrage, ils soulignent l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) en fonction de l’une ou l’autre de ces théories.

Ensuite, les auteurs passent en revue toutes les nouvelles technologies, avec leurs utilisations potentielles à des fins pédagogiques :

- traitement de texte, tableur, portails et répertoires, bases de données, traitement multimédia ;

- tutoriels, portfolios, cartes conceptuelles, hypermédia, réalité virtuelle, jeux vidéo, micromondes, robotique ;

- agrégateur, babillard, blogue, courriel, forum, liste de diffusion, messagerie instantanée, baladodiffusion, téléphonie, wiki.

Les derniers chapitres portent sur l’intégration des nouvelles technologies à l’enseignement au niveau primaire et secondaire, en formation professionnelle et dans la formation à distance.

Tout au long de leur exposé, les auteurs présentent des exemples et citent des adresses de sites novateurs. Par ailleurs, une bibliographie exhaustive et un index complètent le livre.

Ce livre brosse un panorama exemplaire sur les nouvelles technologies susceptibles de favoriser un meilleur apprentissage par le développements de compétences, tout en soulignant les défis inhérents à l’implantation des TIC dans la classe.

Référence

Depover, Christian ; Karsenti, Thierry ; Komis, Vassilis. – Enseigner avec les technologies : favoriser les apprentissages, développer des compétences. – Québec : Presses de l’Université du Québec, 2007. – xx, 264 p. – ISBN 978-2-7605-1489-8. – Cote BAnQ : 371.33 K1887e 2007.

13 juin 2008

Un premier but victorieux au stade Saputo

Devant plus de 13 000 spectateurs, l’attaquant Rocco Placentino a compté le premier but de l’Impact de Montréal au nouveau stade Saputo, à la 69e minute, contre le Battery de Charleston. Ce but a procuré aussi la première victoire du club dans le superbe stade de soccer de la métropole. Soulignons enfin que Placentino est originaire du quartier Rivière-des-Prairies.

Les quotidiens et les nouvelles télévisées rendent compte des parties de l’Impact, mais il est aussi possible de suivre l’actualité de ce club et du soccer en consultant le périodique Québec Soccer. Cette publication est disponible au niveau R de la Grande Bibliothèque, dans la section Revues et journaux. Par exemple, le numéro courant de Québec Soccer traite des nouvelles les plus récentes des clubs québécois, mais il consacre aussi neuf pages captivantes à l’Euro 2008.

Dans ce numéro de juin, deux articles de Marc Tougas sont consacrés aux spectateurs du stade Sapoto. Dans le premier, le journaliste met en opposition les Ultras et le public général : «D’un côté, des gens qui sont passionnés par l’Impact, qui décortiquent et débattent la moindre petite rumeur sur Internet à son sujet. De l’autre, des parents et bénévoles qui viennent voir un match pour faire plaisir à leurs enfants, à leurs joueurs de sept, huit ou neuf ans.» (Le choc des cultures, p. 10)

Dans le second article, Tougas rapporte que pour «modifier le profil de la foule», l'Impact va mettre l’accent sur la vente d’abonnements. Ceux-ci sont d'ailleurs passés de 2 000 à 5 100 cette année, soit 39% des sièges disponibles. Ces abonnements de saison ont été vendus un peu partout dans le stade, pas seulement dans la section couverte, alors que la section 114 a été réservée aux Ultras. (Augmenter la passion, p. 10)

Sur la Toile

Impact de Montréal
Québec Soccer
Réseau des sports (RDS)

Article connexe

Initiation au soccer

Photos

Stade Saputo (Inauguration)

11 juin 2008

Conquérir l’Amérique

Après la Conquête de 1760, des ingénieurs militaires britanniques cartographient la Nouvelle-France. Cette démarche vise un triple but : assurer un contrôle serrée de la population vaincue, relever le maximum de données au cas d’une éventuelle rétrocession du Canada, développer un outil de gestion et de planification du territoire conquis.

Le douzième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique présente des cartes de James Cook, Joseph Frederick Wallet Des Barres, Samuel Holland, Charles McDonnell, ainsi que des cartes de William Faden, Thomas Jefferys, John Mitchell et des héritiers de Jean-Baptiste Homann. Une gravure de Samuel Hearne accompagne ces cartes.

La période couverte dans ce parcours va de 1756 à 1783 (1795).

Cartes

1756 – Amérique septentrionale (carte gravée, John Mitchell, traduite par Georges Louis Le Rouge) [ 1 ]

Les historiens américains considèrent cette carte comme la plus importante de leur histoire coloniale et l’une des plus importantes de leur histoire nationale.

Sur cette carte, John Mitchell étend les frontières des colonies anglaises jusqu’au fleuve Saint-Laurent et nie l’existence même de la Louisiane en prolongeant les frontières des colonies anglaises au-delà des Appalaches et du fleuve Mississipi.

L’original de cette reproduction est conservé à la Bibliothèque de l’Université McGill. Le Centre de conservation de BAnQ possède aussi un exemplaire de cette carte en huit feuillets [ G 3300 1756 M57 ].

1756 – Québec, Louisbourg et Halifax (carte gravée, Héritiers de Jean-Baptiste Homann)

Cette carte a été publiée à Nurenberg, pendant la guerre de Sept Ans. Elle illustre trois sites stratégiques en Amérique du Nord : la ville d’Halifax (possession anglaise), la forteresse de Louisbourg (conquise par les Anglais en 1758) et la ville de Québec (prise par les Anglais en 1759). Le titre de la carte est en allemand, le carton d’Halifax en anglais alors que les cartons de Louisbourg et de Québec sont en français. Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3404 1756 H6 ].

1758 – Fort de Carillon (carte gravée, Thomas Jefferys) [ 2 ]

Ce fort est construit par les Français à l’extrémité sud du lac Champlain pour prévenir une attaque contre Montréal. Le plan illustre le siège du fort par une troupe de 15 000 militaires britanniques au cours de l’été 1758. Des retranchements construits à la hâte pour empêcher la progression de l’armée ennemie contribueront à la défaire anglaise. Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3804 T5 1758 J4 ].

1759-1761 – Fleuve Saint-Laurent 1 2 (carte manuscrite, James Cook)

Cette carte est étroite et très longue. Elle a été dressée en vue de la conquête de la Nouvelle-France par le fleuve Saint-Laurent. Elle est complétée par trois illustrations et un carton sur le bassin de Québec. L’original de cette immense reproduction provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 21353].

1761 – Carte de Murray (carte manuscrite, Charles McDonnell)

Après la Conquête de 1760, le général anglais James Murray exige une nouvelle carte de la vallée laurentienne. Ainsi, de février à novembre 1761, une carte de grande envergure sera dressée par des ingénieurs militaires : plus de quarante feuillets à grande échelle, depuis les Cèdres jusqu’à l’île aux Coudres. La carte exposée montre la partie orientale de l’île Jésus et de l’île de Montréal. On y voit notamment les villages de Longue-Pointe, Saint-Joseph, La Visitation, Lachenaie et Terrebonne. Cette carte provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 135043 ].

1776 – Québec et ses environs (carte gravée, William Faden)

Cette carte illustre le siège de Québec par les Américains. Le 31 décembre 1775, les insurgés américains attaquent la capitale, sans soulever les habitants de la ville. Québec restera une possession britannique. Cette carte provient du Centre d’archives de Québec / BAnQ [ C342-Québec-1776 ].

1781 – Fleuve Saint-Laurent (carte gravée, Joseph Frederick Wallet Des Barres) [ 3 ]

Cette grande reproduction est tirée de l’atlas «The Atlantic Neptune». Elle démontre la précision des relevés hydrographiques pour sécuriser la navigation fluviale. On peut y relever notamment les éléments suivants : profondeur des eaux; configuration des chenaux, battures et récifs; collines, chemins, villages, bâtiments et terres cultivées. Ces éléments servent de repères aux navigateurs. Cette carte en quatre feuillets provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3312 S5 1781 D41 ].

1783 – Canada et États-Unis (carte gravée, Guillaume Delisle) [ 4 ]

La carte de Guillaume Delisle de 1703 est rééditée à plusieurs reprises au cours du 18e siècle. Ainsi, cette carte de l'Amérique du Nord illustre les nouvelles frontières entre la nouvelle République des États-Unis d’Amérique (vert) et les colonies anglaises (rouge), espagnoles (jaune) et françaises (bleu). Cette carte provient du Centre de conservation de BAnQ [ G 3400 1783 L4 d ].

Gravure

1795 – Le lac Athabasca en hiver (gravure, Samuel Hearne) [ 5 ]

La gravure exposée à la fin de ce parcours complète en fait une zone précédente de l’exposition (Passage du Nord-Ouest). Ce dessin de Samuel Hearne est intitulé «A Winter View in the Athapuscow Lake». Des peupliers, des bouleaux et des pins parsèment plusieurs petites îles. L’explorateur a dessiné le paysage qu’il a vu lorsqu’il a traversé la partie la plus étroite de ce lac, selon son récit et l’itinéraire tracé sur sa carte.

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 139, 190-191, [ 2 ] 188, [ 3 ] 202-203, [ 4 ] 244-245, [ 5 ] 259.

Références

[ 1° ] Boudreau, Claude. – La cartographie au Québec, 1760-1840. – Québec : PUL, 1994. – xii, 270 p. – ISBN 2-7637-7350-8. – Cote BAnQ : 526.09714 B756ca 1994.

[ 2° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

Les géographes de cabinet (Jean-François Palomino (p. 136-139), Villes et postes fortifies en Nouvelle-France (Jean-François Palomino, p. 184-189), L’hydrographie du Saint-Laurent (Jean-François Palomino, p. 196-203), Une conquête annoncée (Raymonde Litalien, p. 227-231), Lendemains de Conquête (Denis Vaugeois, p. 250-258).

[ 3° ] Murray, Jeffrey S. – Terra Nostra : les cartes du Canada et leurs secrets tirées de la collection de Bibliothèque et Archives Canada, 1550-1950. – Québec : Septentrion, 2006. – 190 p. – ISBN 0-660-97054-6. – Cote RBM : 912.71 M [ Bibliothèque de Rosemont, une bibliothèque municipale partenaire de la Grande Bibliothèque ].

Murray cartographie le Saint-Laurent (p. 37-47).

[ 4° ] Schulten, Susan. – «Mapping American History». – Akerman, James R. ; Karrow Jr, Robert W. ; éditeurs. – Maps : Finding Our Place in the World. – Chicago : The Chicago University Press, 2007. – x, 400 p. – ISBN 978—0-226-01075-5. – Cote BAnQ : en traitement. – P. 166-171 [1718-1755].

10 juin 2008

La nuit de St.-Pauli (Frank Göhre)

Le roman de Frank Göhre se déroule à Hambourg, plus précisément dans le quartier occidental de cette grande ville d’Allemagne du Nord. Les personnages, le niveau de langage, les mœurs et les lieux du récit nous donnent un bon aperçu de ce quartier chaud de la ville hanséatique.

Le livre n’est pas vraiment un roman policier. C’est plutôt une trame sociale décrite au cours d’une nuit typique dans un quartier mal famé. Le roman est construit comme un saucisson en tranches. Les chapitres se suivent sans suite ou avec des liens anecdotiques.

Chaque chapitre porte le prénom d’un personnage et l’indication du laps de temps où se déroulent les événements : Johnny, Le Frison, Manfred, Karin, Sven, Dorit, Rasta Robby, Timo, Roberta, Fedder.

Les intrigues sont échevelées et touffus de personnages, mais permettent d’explorer la société et l’urbanisme d’un quartier hambourgeois.

Le roman se termine en queue de poisson…

Référence

Göhre, Frank. – La nuit de St.-Pauli. – Traduit de l’allemand par Patrick Kermann. – Paris : Gallimard, 1996. – 186 p. – (Série noire). – ISBN 2-07-049479-0. – Cote BAnQ : Göhre G614n.

05 juin 2008

Les momies du Takla-Makan

Son corps étendu. Son visage d’une blancheur cireuse. Ses longs cheveux bruns. Ses sourcils délicats. Ses lèvres sulfureuses. Son nez aquilin. Son cou profilé. C’est la Femme au bonnet blanc. Elle repose dans le cimetière des Mille Momies, à Xiaohe, depuis quatre mille ans.

La revue Sciences et Avenir nous présente un reportage fascinant et exceptionnel sur les momies trouvées au cœur désert du Takla-Makan, dans la province chinoise du Xinjiang. Les nombreuses photos de momies, dont celle de la Femme au bonnet blanc, rendent encore plus captivant le récit de leur découverte. Elles témoignent des fouilles archéologiques effectuées sur les sites de Djoumboulak Koum et Xiaohe.

Les surnoms que les chercheurs ont attribués aux momies sont évocateurs : Dame à la corne de fer, Homme aux pantalons bordés, Supplicié, Femme au bonnet blanc, Jeune homme aux poux.

Les momies mises à jour ont des traits europoïdes. Cela démystifie certaines théories et illustre le métissage des peuples depuis plusieurs milliers d’années.

Ces découvertes remarquables ont été menées conjointement par des chercheurs français et chinois, sous la direction de Corinne Debaine-Francfort (CNRS) et d’Idriss Abdurussul (Institut archéologique du Xinjiang).

Un reportage exclusif qui saura paire à tous les amateurs d’archéologie.

Référence

Arnaud, Bernadette. - «Les momies des sables». – Sciences et Avenir. - N° 735, mai 2008. – ISSN 00368636. – P. 10-18. – [Disponible dans la section Actualités et nouveautés de la Grande Bibliothèque, au niveau R].

Sur la Toile

Les momies des sables (Sciences et Avenir)

Les momies du Taklamakan (Vidéothèque du CNRS)

02 juin 2008

Revendiquer l’Amérique

Dans un contexte de rivalités impériales, les cartographes privilégient souvent les ambitions politiques de leur pays respectif au lieu de s’en tenir à la rigueur scientifique dans leur travail géographique. Leurs cartes sont alors des œuvres de propagande.

Au lendemain du traité d’Utrecht (1713) et jusqu’au traité de Paris (1763), la «guerre des cartographes» sera très vive. Avec sa carte de la Louisiane (1718), Guillaume Delisle lance en quelque sorte les hostilités. Entre autres, les cartographes Herman Moll (Amérique du Nord, 1720), Henry Popple (Amérique septentrionale, 1733) et John Mitchell (Amérique du Nord, 1755) lui donneront la réplique.

Sur les rivalités franco-anglaises au 18e siècle, le onzième parcours de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique présente des cartes de Jean-Baptiste de Couagne, Thomas Jefferys (Georges Louis Le Rouge), Herman Moll, John Senex et une carte de la Society of Anti-Gallicans. Ce parcours présente aussi les traités de paix de 1713 et 1763 qui, en deux étapes, ont mis fin à la Nouvelle-France.

La période couverte dans ce parcours va de 1712 à 1763.

Cartes et traités

1712 – Carte du Canada (carte manuscrite, Jean-Baptiste de Couagne) [ 1 ]

Cette carte a été dressée en 1712, au moment des négociations de paix à Utrecht. Reflétant le point de vue des Français, cette carte porte le titre suivant : «Carte du Canada ou les terres des François sont marquées de bleu et celles des Anglois de jaune». Les villes et les forts des Européens, ainsi que les villages des Amérindiens, sont représentés par des symboles différents.

1713 – Traité d’Utrecht (livre)

Par le «Traité de paix entre la France et l’Angleterre conclu à Utrecht le 11 avril 1713» (La Rochelle : Michel Salvin, 1713), la France cède à l’Angleterre l’île de Terre-Neuve, l’Acadie et le territoire de la baie d’Hudson. Le livre est ouvert aux pages 58-59 (articles XI et XII). Ce document provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AF 141 ].

1719 – Empire britannique en Amérique (carte gravée, John Senex) [ 3 ]

L’auteur de cette carte s’est inspiré de Melchisédech Thévenot et Hubert Jaillot. Sur cette carte de propagande, tout le sud du fleuve Saint-Laurent est attribué à des colonies anglaises, ainsi que le sud des lacs Ontario et Érié. Par ailleurs, la présence iroquoise est gommée. Cette carte provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 21061 ].

1732 (1715) – Amérique du Nord (carte gravée, Herman Moll) [ 2 ]

Après la publication de la carte de la Louisiane (1718) de Guillaume Delisle, Herman Moll a modifié et réédité sa carte de 1715. Sur cette nouvelle carte (1720), il minimise les possessions françaises et étend la superficie des colonies anglaises. La carte exposée dans cette zone de l’exposition a été imprimée en 1732. Elle provient de Bibliothèque et Archives Canada [ NMC 21061 ].

L’image des castors est reproduite en grand format dans le parcours Convertir et commercer de l’exposition. Les autres cartouches portent sur l’Amérique du Nord, Charlestown, la Caroline et la Louisiane. Sur la carte, tout le sud du fleuve Saint-Laurent est attribué à des colonies anglaises. Parmi les annotations militaires, notons celles ayant trait à l’année 1711 : la participation de 2 000 guerriers iroquois en vue d’une attaque contre Montréal et l’échec de la flotte de Walker à l’île aux Œufs.

1755 – Empire britannique en Amérique du Nord (carte gravée, Society of Anti-Gallicans) [ 4 ]

Selon cette carte antifrançaise, les possessions françaises se limitent au Canada (une partie seulement de la rive nord du fleuve Saint-Laurent), les îles d’Anticostie, Saint-Jean et Cap-Breton, et la rive nord de l’île de Terre-Neuve. Par contre, les frontières de plusieurs colonies anglaises sont prolongées horizontalement au-delà du fleuve Mississipi. Cette carte provient du Centre d’archives de Québec / BAnQ [ P600 S4 SS2 D150 ].

1755 – Amérique septentrionale (carte gravée de Thomas Jefferys traduite par Georges Louis Le Rouge) [ 5 ]

La carte affichée dans l’exposition est insérée dans les «Mémoires des commissaires du roi et ceux de Sa Majesté britannique, sur les possessions et les droits respectifs des deux Couronnes en Amérique» (Paris : Imprimerie royale, 1755). Ce livre provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AD 39 ]. La carte numérique en hyperlien provient aussi du Centre de conservation de BAnQ [ G 3415 1755 L47 CAR ].

Après le traite de paix d’Aix-la-Chapelle (1748), la France et l’Angleterre désignent des commissaires pour arrêter les frontières de l’Acadie laissées en suspend dans le traité d’Utrecht (1713). Les Anglais revendiquent tout le territoire situé au sud du fleuve Saint-Laurent, à partir de Lévis jusqu’à Brunswick (Maine). Les négociations sont toujours en cours au début de la guerre de la Conquête. Un cartouche présente un tableau intéressant sur les coordonnées géographiques de plusieurs villes selon différents cartographes.

1763 – Traité de Paris (livre)

Le «Traité de paix entre le roi, le roi d’Espagne et le roi de la Grande-Bretagne, conclu à Paris le 10 février 1763» (Paris : Imprimerie royale, 1763) met fin à la Nouvelle-France. Par ailleurs, ce traité marque le début de l’hégémonie anglo-saxonne qui perdurera dans le monde.

De tous les pays européens qui ont colonisé l’Amérique, seulement trois ont réussi leur colonisation d’une façon durable : le Portugal au Brésil, l’Espagne en Amérique latine et l’Angleterre en Amérique du Nord. C'est dans ce contexte que les nations acadienne et québécoise, ainsi que plusieurs nations amérindiennes, survivront jusqu’à nos jours.

Le livre est ouvert aux pages 10-11 (articles IV et V). Il provient du Centre de conservation de BAnQ [ RES AD 113 ].

Notes

Les cartes reproduites dans La mesure d’un continent sont décrites par Jean-François Palomino, aux pages suivantes :

[ 1 ] 158, [ 2 ] 160-161, [ 3 ] 156-157, [ 4 ] 230, [ 5 ] 170.

Celles de Guillaume Delisle (Louisiane, 1718), Henry Popple (Amérique septentrionale, 1733) et John Mitchell (Amérique du Nord, 1755) sont reproduites et décrites aux pages suivantes :

[ Delisle ] 179, [ Popple ] 213-215, [ Mitchell ] 139, 190-191.

Références

[ 1° ] Gagnon, François-Marc. - «Écrire sous l’image ou sur l’image». - Études françaises. - Vol. 21, n° 1 (1985). - P. 83-99. – [Article consulté en ligne, le 31 mai 2008].

L’article porte sur l’image des castors que l’on retrouve sur la carte de l’Amérique du Nord (1732) d’Herman Moll.

[ 2° ] Litalien, Raymonde ; Palomino, Jean-François ; Vaugeois, Denis. – La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814. – Québec : Septentrion, 2007. – 300 p. – ISBN 978-2-89448-519-4. – Cote BAnQ : 911.7 L775m 2007.

De la succession d’Espagne au traité d’Utrecht (Raymonde Litalien, p. 155-160), L’Acadie entre deux feux à la frontière des empires coloniaux (Raymonde Litalien, p. 165-170), Le face-à-face en Ohio (Denis Veaugeois, p. 190-195), Une conquête annoncée (Raymonde Litalien, p. 227-231).

[ 3° ] Schulten, Susan. – «Mapping American History». – Akerman, James R. ; Karrow Jr, Robert W. ; éditeurs. – Maps : Finding Our Place in the World. – Chicago : The Chicago University Press, 2007. – x, 400 p. – ISBN 978—0-226-01075-5. – Cote BAnQ : en traitement. – P. 166-171 [1718-1755].