30 avril 2011

Consignation des données astronomiques


La dénomination des objets célestes et l’enregistrement des données des observations astronomiques soulèvent de grands défis.

Dans son nouveau livre présentant une introduction à l’observation astronomique, Frederick R. Chromey consacre un chapitre captivant sur les noms des objets astronomiques, les catalogues, les atlas et les bases de données :

In this chapter we introduce the methods for identifying a particular celestial object, but more importantly, the methods for discovering what is known about it.

L’auteur divise son exposé en six parties, la première étant la plus élaborée :

1° - la dénomination des étoiles : les noms propres (Al-Sufi, 903-986), les désignations par Bayer (1603), les désignations par Flamsteed (1722), les étoiles variables, le catalogue BD et ses compléments BDE, CD et CPD (Bessel, Argelander, Schoenfeld, Thome et Perrine, Gill et Kapteyn, 19e siècle), le catalogue Henry Draper (1918-1924), le catalogue Hubble GSC (2008), les catalogues HIPPARCOS et Tycho (1997), les catalogues AC 2000 (2001), UCAC (2009) et USNOB, le problème de la nomenclature (balises de l’IAU), les autres catalogues d’étoiles;

2° - les noms et les catalogues des objets non stellaires hors du système solaire : les objets Messier, les catalogues NGC et IC, les autres catalogues et le projet SDSS;

3° - les objets invisibles : désignations conformes aux recommandations de l’IAU;

4° - les atlas et les cartes : les noms et coordonnées des objets recensés;

5° - les bases de données astronomiques sur la Toile : les sites CDS (Simbad, VizieR, Aladin) et MPC, l’outil de recherche ADS;

6° - les objets du système solaire : leurs particularités, le MPC.

Le chapitre est complété par un résumé et des exercices. À titre d’exemple, un exercice porte sur l’étude de l'amas ouvert NGC 7790, comprenant trois Céphéides, avec les ressources SIMBAD, Aladin, VizieR et ADS.

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Extrait d’une recherche sur l’amas NGC 7790 avec SIMBAD – Centre de données astronomiques de Strasbourg (CDS)

Référence

Chromey, Frederick R. – To Measure the Sky. An Introduction to Observational Astronomy. – Cambridge : Cambridge University Press, 2010. – xiv, 446 p. – ISBN 978-0-52176386-8. – Cote BAnQ : 552 C5571t 2010. – [Names, catalogs, and databases : p. 98-117].

L’auteur est professeur d’astronomie au Collège Vassar et directeur de l’observatoire de l’institution.

Sur la Toile

Astronomie et espace (Répertoire de sites)

Article connexe

Les catalogues astronomiques

27 avril 2011

Un roman énigmatique


On a tous ces idées dans la tête, qui sont comme des secrets, des petits trésors bien à soi. C’est comme ça.

Le roman Glaxo, de l’écrivain argentin Hernán Ronsino, a été traduit sous un titre très différent : Dernier train pour Buenos Aires.

Dans ce court récit, les passions...

Les événements sont racontés par quatre protagonistes, leur monologue respectif correspondant à chacun des quatre chapitres : Valdemann, Bicho Souza, Miguelito Barrios, Folcada.

L’histoire se situe dans un bourg de province, bien que certains épisodes se déroulent dans la capitale. On peut évoquer un huis clos.

Le récit se développe en quatre temps, un par chapitre : Octobre 1973, Décembre 1984, Juillet 1966, Décembre 1959. L’Argentine vit alors sous de sanglantes dictatures militaires.

Le film américain Last Train from Gun Hill (1959) est évoqué à plusieurs reprises, mais son visionnement préalable n’est pas requis.

Un crime est décrit dans l’épigraphe. Le texte est tiré de l’Opération massacre (1957), de l’écrivain et journaliste Rodolfo Walsh assassiné par la junte militaire le 25 mars 1977. Un retour sur ce crime prend place dans le dernier chapitre.

Au-delà d’une intrigue captivante, se construisant et se résolvant partiellement d’un chapitre à l’autre, ce roman mériterait une étude en profondeur. Mais laissons aux lecteurs le plaisir de découvrir cette incomparable littérature actuelle…

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Photo © Claude Trudel 2008

Références

Ronsino, Hernán. – Dernier train pour Buenos Aires. – Traduit de l’espagnol (Argentine) par Dominique Lepreux. – Paris : Éditions Liana Levi, 2010. – 95 p. – ISBN 978-2-86746-539-0. – Cote BAnQ : Ronsino R774d. – [Citation : p. 65].

Wallis, Hal B. (producteur); Poe, James (scénariste); Sturges, John (directeur). – Last Train from Gun Hill. – DVD. – 92 min. – Cote BAnQ : ACT S935L.

Sur la Toile

Glaxo (Capítulo 1) VARDEMANN Octubre de 1973 (Hernán Ronsino)
Glaxo x Ronsino (Hernán Ronsino lee fragmentos de su novela "Glaxo") (YouTube)

Crimen pasional (Beatriz Sarlo)
Glaxo (Edgardo Scott)
Glaxo, de Hernán Ronsino (Martín Cristal)
Lo que se dice de Glaxo (Critiques) (Eterna Cadencia)

Une absente fascinante (Alain Jean-André)

24 avril 2011

Cartographie de l’île de Java


Col Simpson, spécialiste de la cartographie des Indes orientales, présente une histoire intéressante de la cartographie de l’île de Java (1513-1942) dans la revue de la Bibliothèque nationale d’Australie.

Les premières cartes du Portugais Francisco Rodrigues (1513) et de la Compagnie des Indes orientales (1619) négligent l’intérieur et la partie méridionale de l’île de Java. Seule la partie septentrionale donnant lieu au commerce colonial intéresse alors les Européens.

L’armée d’occupation, avec l’aide de conscrits javanais, organise une exploration à l’intérieur de l’île en 1687. Le chef de l’expédition souligne le peu d’intérêt commercial des régions parcourues.

La Compagnie des Indes orientales (VOC) confie à Cornelius Coops la cartographie de la partie méridionale de Java. Son relevé (1698) contient la localisation du royaume intérieur de Mataram.

La rivalité entre le royaume de Mataram et ses rivaux alliés avec la VOC suscite la création de plusieurs cartes manuscrites regroupées dans l’Atlas Amsterdam d’Isaak de Graaf à la fin du 17e siècle. Ces cartes seront dévoilées seulement dans les années 1980.

À partir du début du 18e siècle, la cartographie de l’intérieur de l’île sera entreprise de façon sporadique par la VOC. Ces cartes, conservées aux Archives nationales des Pays-Bas, resteront secrètes. Par contre, dans la seconde moitié du 18e siècle, des cartes commerciales de Java commenceront à être diffusées.

Plusieurs de ces cartes commerciales de Java sont conservées à la Bibliothèque nationale d’Australie, dont les cartes d’Henri Abraham Chatelain (1719), de François Valentyn (1726), et de Gerard van Keulen (1728).

Au cours du 19e siècle, après la faillite de la VOC et lors de l’occupation britannique (1811-1816), la cartographie de Java fut plus systématique. Ainsi, de 1816 à 1942, le gouvernement hollandais créa un grand nombre de cartes détaillées.

Un article de Martin Woods, paru dans un numéro antérieur, porte sur l’exploration de l’Indonésie et de l’Australie au 18e siècle.

C’est intéressant de voir comment The National Library Magazine met en vedette le patrimoine cartographique de la National Library of Australia, tout comme le fait BAnQ dans ses revues À rayons ouverts et Revue de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

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A Mapp of the Islands before Batavia (Johannes Nieuhof, 1704) (Digital Collections) (National Library of Australia) (NLA)

Références

La revue de la Bibliothèque nationale d’Australie peut être consultée au niveau 2 de la Grande Bibliothèque, dans la section des revues :

Simpson, Col. - « Java Emerging : Unfolding Cartographic Views ». – The National Library Magazine. – Vol. 2, n° 4 (2010). – ISSN 1836-6147. – P. 8-12.

Cartes partielles ou complètes de l’île de Java reproduites dans cet article : Johannes Nieuhof (1704), Henri Abraham Chatelain (1719), François Valentyn (1726), Gerard van Keulen (1728), Thomas Stamford Raffles (1817). La carte de Chatelain a la particularité d’être en français et de contenir des textes explicatifs.

Woods, Martin. – « A Journey to the Dutch East Indies ». – The National Library Magazine. – Vol. 1, n° 3 (2009). – ISSN 1836-6147. – P. 24-27.

Cartes partielles de l’Indonésie reproduites dans cet article : Anonyme (v.1700), Isaac de Graaf (v.1735), Homann Erben (1762).

Article connexe

Compagnies des Indes orientales

20 avril 2011

Architecture en uniforme


Le Centre canadien d’architecture (CCA) présente une exposition exceptionnelle sur un sujet méconnu : la place de l’architecture et le rôle des architectes au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Le communiqué du CCA présente d’une façon exhaustive le contenu, la genèse et le contexte de cette exposition. Voici le paragraphe initial de ce document affiché sur la Toile :

L’exposition analyse les conséquences que la Seconde Guerre mondiale a eues sur l’environnement bâti, elle révèle le développement considérable qu’a connu l’architecture durant ces années ainsi que la responsabilité qui lui a incombé. Jusqu’à présent, peu d’études se sont penchées sur la dynamique qui a animée la recherche, l’innovation et la construction réalisées par les architectes durant les années de guerre. Le commissaire Jean-Louis Cohen comble une importante lacune historique en examinant les travaux et les réalisations des architectes et des concepteurs présents durant la Seconde Guerre mondiale sur toutes les lignes de front politique, il montre comment la guerre a accéléré les processus d’innovation et de technologie qui ont mené à la suprématie de l’architecture moderne.


En complément, plusieurs films de propagande militaire produits par l’Office national du film (ONF) peuvent être visionnés sur ordinateur : Cinéma en temps de guerre.

Le remarquable catalogue de l’exposition peut être consulté ou acheté à la librairie du CCA. Plusieurs autres volumes reliés à cette exposition sont aussi disponibles.

L’exposition se poursuit au CCA jusqu’au 18 septembre 2011.

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Rosemont Children Gather Rubber for Salvage (Négatif sur pellicule n&b) (Conrad Poirier, 29 avril 1942) – Centre d’archives de Montréal (BAnQ) : Fonds Conrad Poirier, sous la cote P48,S1,P7493.

Des jeunes du quartier Rosemont à Montréal récupèrent du caoutchouc pour les forces armées. Ils ont ramassé des pneus de vélos et de voitures, des chaussures et d'autres objets. (Pistard Archives) (BAnQ)

Cette photo, non affichée au CCA, fait référence aux thèmes abordés dans la deuxième salle de l’exposition : Le front domestique et Guerre aux villes.

La Seconde Guerre mondiale s’est déployée bien au delà des zones de combat, chaque nation en guerre a sollicité de façon exceptionnelle la population civile pour participer à la production industrielle. (Communiqué du CCA)

Wartime Housing (Négatif sur pellicule n&b) (Conrad Poirier, 2 août 1944) – Centre d’archives de Montréal (BAnQ) : Fonds Conrad Poirier, sous la cote P48,S1,P10497.

Nous voyons une maison du village de 400 maisons destinées aux familles des ouvriers employés aux usines de guerre de « Noorduyn Aviation Ltd » situées chemin Bois-Franc à ville Saint-Laurent. (Pistard Archives) (BAnQ)

Cette photo, non affichée au CCA, fait référence aux thèmes abordés dans la troisième salle de l’exposition : Produire la production de guerre et Loger les ouvriers.

Ingénieurs civils et architectes ont joué un rôle de premier plan dans la construction de milliers d’usines accompagnées d’habitations destinées aux ouvriers affectés à la fabrication des avions, des véhicules et des munitions. (Communiqué du CCA)

Références

Cohen, Jean-Louis. – Architecture en uniforme : Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale. – Montréal : Centre canadien d’architecture (CCA), 2011. – 447 p. – ISBN 978-0-920785-91-1. – Cote BAnQ : à venir.

Le CCA présente Architecture en uniforme : Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale (Communiqué) (Centre canadien d’architecture, 28 mars 2011)

Sur la Toile

Centre canadien d’architecture (CCA)
Office national du film (ONF)
Pistard Archives (BAnQ)

17 avril 2011

Le Horla (Guy de Maupassant)


Juan Kalel est le seul étudiant d’Eduardo Halfón à avoir exprimé son appréciation envers cette nouvelle : « Muy bueno, Maupassant, susurró Juan mientras revolvía el azúcar. […] Me gustó mucho eso del tallo de una flor doblado por una mano invisible, dijo con una tristeza arrolladora, y yo pensé que en cualquier momento se echaría a llorar. »

Ce passage fait écho à une réflexion du professeur énoncée dans l’incipit de Lejano : « Me di la vuelta y observé a un chico moreno y delgado cuyo frágil semblante, por algún motivo, me hizo pensar en un rosal, pero no en un rosal frondoso, sino en uno triste, seco, sin rosa alguna. »

Par ailleurs, ces propos sur l’invisible rappellent les paroles du moine de Saint-Michel citées dans Le Horla : « Est-ce que nous voyons la cent millième partie de ce qui existe? Tenez, voici le vent qui est la plus grande force de la nature, qui renverse les hommes, abat les édifices, déracine les arbres, soulève la mer en montagnes d’eau, détruit les falaises et jette aux brisants les grands navires, le vent qui tue, qui siffle, qui gémit, qui mugit, l’avez-vous vu et pouvez-vous le voir : il existe pourtant! »

Tout comme le narrateur de Le Horla, Juan Kalel croit au surnaturel : « Cerca de la Iglesia Colonial, un anciano estaba de pie ante una pequeña jaula blanca. Nos acercamos. Tenía él un canario amarillo y estaba como susurrándole algo o cantándole algo. Me dijo Juan que ese canario podía leer el futuro, y yo sólo sonreí. En serio, dijo. »

Analyse des nouvelles

J’ai décidé de lire Le Horla afin de mieux analyser la nouvelle Lejano (Lointain) d’Eduardo Halfón.

L'importance et la valeur relative de la nouvelle Le Horla sont ainsi soulignées dans Lointain : « Luego les dije que muchas gracias, que podían sentarse, y procedí, despacio, a analizarles el cuento, a señalarles los elementos importantes y las temáticas recurrentes y las distintas frases que eran como bellísimas puertas de entrada a una historia secreta. Un cuento difícil, elíptico, quizás incomprensible, pero a fin de cuentas magistral. »

Là aussi, ce passage renvoie à l’incipit : « Un cuento siempre cuenta dos historias, leímos. Un relato visible esconde un relato secreto, leímos. El cuento se construye para hacer aparecer artificialmente algo que estaba oculto […] »

Quelle est donc la double histoire contenue dans Le Horla? Pourquoi cette nouvelle de Maupassant est-elle difficile, voire incompréhensible, tout en étant magistrale? Comment s’insère-t-elle dans le récit de Lointain?

Références

Maupassant, Guy de. – Le Horla et autres récits fantastiques. – Préface et commentaires de Daniel Mortier. – Paris : Pocket, 2009. – 207 p. – ISBN 978-2-2661-9991-9. – Cote BAnQ : Maupassant M452h. – [Version numérique : La bibliothèque Guy de Maupassant, La Bibliothèque électronique du Québec, Jean-Yves Dupuis].

Maupassant, Guy de. – Le Horla. – Texte intégral lu par Michaël Lonsdale. – Paris : Audiolib, 2009. – (Chefs d’œuvres à écouter). – DC audio. – ISBN 978-2-35641-085-6. – Cote BPM (Bibliothèque Rosemont) : MAU (Livre parlant).

Gengembre, Gérard. – Le Horla de Guy de Maupassant : analyse de l'œuvre. – Paris : Pocket, 2003. – 124 p. – ISBN 2-2661-3261-X. – Cote BAnQ : 843.8 M452h 2003.

Halfón, Eduardo. – « Lointain ». – Traduit de l’espagnol (Guatemala) par Serge Mestre. – Guerrero, Gustavo; Iwasaki, Fernando. – Les bonnes nouvelles de l’Amérique latine. Anthologie de la nouvelle latino-américaine contemporaine. – Préface de Mario Vargas LLosa (Prix Nobel de littérature 2010). – Paris : Gallimard, 2010. – 452 p. – (Du monde entier). – ISBN 978-2-07-012942-3. – Cote BAnQ : 863.010898 B7169 2010. – P. -229-262. – [Version numérique en espagnol : Caratula, sous licence Creative Commons, d’où mes citations tirées de la version originale de la nouvelle].

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Photo © Claude Trudel 2010

Article connexe

Nouvelles d’Amérique latine

14 avril 2011

Faits de papier


À la Maison de l’arbre, Michel Beaudoin présente trois grandes œuvres en trois dimensions réalisées avec du papier recyclé.

Le premier tableau présente des formes sinueuses, le tableau médian des ronds et le troisième des carrés et des rectangles. Le jeu des couleurs, des lignes et des motifs rend ces œuvres originales et fascinantes.

D’autres œuvres tout aussi captivantes de plusieurs autres artistes sont présentées dans la salle d’exposition temporaire de la Maison de l’arbre.

Les nombreux commentaires élogieux des visiteurs témoignent de l’intérêt suscité envers les œuvres exposées.

L’exposition Faits de papier se poursuit au Jardin botanique de Montréal jusqu’au 31 octobre 2011.

Par ailleurs, l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC) présente la 4e édition de la foire Papier sur la place des Festivals, en plein cœur du Quartier des spectacles de Montréal, du 14 au 17 avril 2011.

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RÉCU-PAPI-ART (extrait du 3e tableau)
Papier journal, magazines, carton, colle, acrylique
Michel Beaudoin (2010)

Photo © Claude Trudel 2011

Références

Proulx, Dominique. – « Faits de papier ». – Quatre-Temps. – Vol. 35, n° 1 (2011). – ISSN 0820-5515. – P. 42-44. – [Cette revue peut être consultée à la Grande Bibliothèque, au niveau 2, dans la section Revues].

Delgado, Jérôme. – « Art contemporain - La foire Papier, grand format ». – Le Devoir, 13 avril 2011. – [Ce quotidien peut être consulté à la Grande Bibliothèque, au rez-de-chaussée, dans la section Journaux]. – [Version numérique].

Sur la Toile

Michel Beaudoin (Artiste peintre)
Magenta Blues (Galerie)

Amis du Jardin botanique de Montréal (AJBM)
Jardin botanique de Montréal (JBM)

Papier 11 (Foire d’art contemporain d’œuvres sur papier) (AGAC)
Quartier des spectacles (Montréal)

11 avril 2011

Grande mosquée des Omeyyades


La mosquée de Damas connue sous le nom de mosquée des Umayyades est la mosquée la plus magnifique du monde, la plus artistiquement construite, la plus belle, la plus splendide et la plus parfaite. On n’en connaît aucune autre qui l’égale et qui lui soit semblable. (Ibn Battûta, Voyages et périples, 1356)

Gérald Degeorge vient de publier un livre exceptionnel sur la grande mosquée des Omeyyades. C’est après avoir lu la description dithyrambique de ce chef-d’œuvre architectural par Ibn Battûta que j’ai emprunté ce nouveau livre.

Dans son prologue, Gérald Degeorge présente une rétrospective des appréciations sur la mosquée de Damas, depuis sa construction jusqu’au 20e siècle. Il évoque aussi les deux grands incendies de la mosquée en 1069 et 1893.

L’ouvrage compte trois grandes parties : les origines et la genèse de la mosquée, la description de ses diverses composantes, sa lente redécouverte par les Occidentaux à partir du 19e siècle.

La première partie est l’une des plus captivantes. L’auteur explique d’abord le rôle et les caractéristiques des mosquées par rapport aux synagogues et aux églises. Il présente ensuite les mosquées antérieures à celle de Damas. Il raconte enfin les métamorphoses des édifices ayant été construits sur le site de la grande mosquée des Omeyyades : le temple araméen de Hadas, le temple romain de Jupiter, l’église chrétienne Saint-Jean-Baptiste, la mosquée édifiée par al-Walid.

La deuxième partie est subdivisée en quatre parties, la première étant la plus considérable : la description détaillée de toutes les parties de la mosquée, les mosaïques, le siège du pouvoir et du savoir, les légendes reliées à la mosquée. Il est particulièrement intéressant de lire la description présentée par Gérald Degeorges en la comparant à celle d’Ibn Battûta.

La troisième partie est fort instructive sur les origines lointaines et les récurrences de l’islamophobie.

Le livre est complété par des notes, des planches de Jean Sauvaget, une bibliographie et des remerciements.

Les photos sont aussi merveilleuses qu’innombrables. Elles constituent une partie essentielle de l’ouvrage. Plusieurs plans, coupes et élévations illustrent aussi le texte.

Les planches de Jean Sauvaget P. 262-265) et les illustrations suivantes de T. Akili gagnent à être consultées avant même d’entreprendre la lecture du livre : Vue générale du temple de Jupiter (p. 45), Plan de la grande mosquée (p. 71).

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Grande moquée des Omeyyades (Jerzy Strzelecki, 2001) (Wikimedia)

Références

Ibn Battûta. - « Voyages et périples » – Voyageurs arabes : Ibn Fadlân, Ibn Jubayr, Ibn Battûta et un auteur anonyme. – Textes traduits, présentés et annotés par Paule Charles-Dominique. – Paris : Gallimard, 1995. – lviii, 1409 p. – (Bibliothèque de la Pléiade). – ISBN 2-07-011469-4. – Cote BAnQ : 910.4 I13vo 1995. – [Citation : p. 447].

Degeorge, Gérard. – La Grande Mosquée des Omeyyades, Damas. – Paris : Imprimerie nationale, 2010. – 272 p. – ISBN 978-2-7427-9032-6. – Cote BAnQ : 726.2095691 G7519d 2010. – [En plus d’être écrivain, Gérald Degeorge est architecte, photographe et professeur à l’École d’architecture de Paris.]

Article connexe

La grande mosquée de Damas

08 avril 2011

Comment fabriquer des colliers


Le livre de Marisa Lupato est tout indiqué pour apprendre à fabriquer des bijoux, en particulier des colliers.

L’ouvrage est constitué de trois parties, la troisième étant la plus développée :

- Le matériel et les fournitures de base;

- Les techniques de base;

- Des idées de bijoux avec des perles, du plastique fou, de la pâte d’argent, des pâtes et des résines, du papier et des graines, du cuir et de la peau, de la laine feutrée, et du métal.

Le guide est complété par une liste d’adresses utiles à Paris et en province. Les artistes québécois pourront consulter les Pages jaunes pour trouver des commerces similaires au Québec.

Ce livre peut être considéré comme un manuel pratique présentant à la fois des notions de base et le matériel requis pour la fabrication de bijoux, tout en proposant une grande diversité de modèles.

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Vivement l’été (Perles indiennes) © Créations J. Gagné 2011

Références

Lupato, Marisa. – Et si j’apprenais les bijoux. – Paris : Place des Victoires, 2006. – 160 p. – ISBN 2-84459-111-6. – Cote BAnQ : 745.5942 L965e 2006.

La Grande Bibliothèque possède un grand nombre d’autres livres sur la fabrication des bijoux.

Sur la Toile

Bijoux en perles
Billes et bijoux
Fabriquer ses bijoux
Fabriquer un présentoir de collier
Modèles (Colliers perles à fabriquer)
Savoir tout faire

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Le collage créatif

05 avril 2011

L’empereur de l’armée enterrée

Le Musée des beaux-arts de Montréal présente une exposition éblouissante : L’empereur guerrier de Chine et son armée de terre cuite.


À cette occasion, j’ai lu la biographie de Qin Shi Huangdi (259-210) par une sinologue de la British Library, Frances Wood.

L’auteure britannique présente une réhabilitation du premier empereur de Chine à l’encontre de l’interprétation traditionnelle fortement négative envers ce personnage controversé.

Le contexte historique de la société chinoise, depuis ses origines jusqu’à l’époque du premier empereur, est raconté dans l’introduction.

L’ouvrage compte une douzaine de chapitres dont voici un aperçu.

Le chapitre 1 présente une fresque générale de la vie de Qin Shi Huangdi. Le chapitre suivant traite des sources documentaires, notamment des Mémoires historiques de Sima Qian et de documents contemporains du premier empereur trouvés en 1975.

Le chapitre 3 est consacré au conseiller Li Si (280-207) qui joua un rôle clé pendant le règne de Qin Shi Huangdi. Le chapitre 4 explique les courants de la pensée chinoise en parlant du confucianisme et du légisme.

Les chapitres suivants traitent plus en profondeur des grandes réalisations et de certains aspects de l’administration du premier empereur : le code Qin (5); la Grande Muraille (6); les livres brûlés (7); la standardisation de la monnaie, des poids et mesures, des routes et de l’écriture (8); l’aménagement des réserves de chasse et la construction des palais (9).

Les chapitres 10 et 11 portent sur la recherche de l’immortalité par Qin Shi Huangdi et le mausolée du premier empereur avec son armée de terre cuite.

Le dernier chapitre porte sur la lutte menée par Mao contre Lin Biao à l’époque de la Révolution culturelle prolétarienne (1966-1976). L’histoire est alors réinterprétée et le premier empereur est réhabilité par Mao et ses partisans. La découverte de l’armée enterrée en 1974 fit d’ailleurs de Qin Shi Huangdi un héros archéologique, un statut toujours d’actualité.

Le livre est complété par une Chronologie, un Index des noms propres et ouvrages cités, un Index thématique et la Table des matières. Il contient aussi une carte de la Chine sous le règne du premier empereur. Il ne contient pas de bibliographie, mais les livres cités par l’auteure sont référencés dans les notes de bas de page.

Cet ouvrage se lit comme un roman. C’est assurément une étude utile pour mieux comprendre la richesse des artefacts exposés au MBAM.

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- Qin Shi Huangdi (Wikipédia)
- Armée enterrée (Nee, 2004) (Wikipédia)

Référence

Wood, Frances. – L’empereur de l’armée enterrée, 259-210 av. J.-C. – Traduit de l’anglais par Geneviève Brzustowski. – Paris : Autrement, 2008. – 157 p. – (Mémoires/Histoire). – ISBN 978-2-7467-1164-4. – Cote BAnQ : 923.131 Q12w 2008.

Sur la Toile

Mémoires historiques (Sima Qian) (Traduit et annoté par Édouard Chavannes) (Les Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, UQAC)
Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM)
Museum of the Terra-cotta Warriors and Horses of Qin shihuang (Site officiel)

02 avril 2011

Volcans et risques volcaniques


L’activité volcanique de la Terre est aussi dévastatrice que spectaculaire.

Dans un merveilleux livre, Christian Lefèvre, enseignant à l’Université de Lille, nous convie à mieux comprendre les manifestations des volcans.

Après avoir évoqué les légendes, cultes et histoires autour des volcans, l’auteur présente le monde volcanique en quatre séquences.

La première partie de l’ouvrage présente la vulcanologie : la structure et la géodynamique de la Terre, l’origine du magma, l’évolution de l’activité volcanique.

La partie suivante explique l’activité volcanique : l’anatomie d’un volcan, les mécanismes d’éruption volcanique, les dynamismes volcaniques et leurs produits, la typologie de l’activité volcanique.

La troisième partie porte sur les catastrophes volcaniques : les risques majeurs, des éruptions historiques (Nyiragongo, Pélée, Atlandide, Nevado del Ruiz, Krakatau, Laki), les mesures préventives.

La dernière partie est consacrée aux bienfaits du volcanisme : une contribution déterminante à la composition de l’atmosphère, la géothermie, une source de vie (sources hydrothermales océaniques) et de mort (extinctions d’espèces), les apports bienfaisants (fertilité des sols, minéraux, tourisme, archéologie, représentations artistiques).

Les explications sont claires, les illustrations nombreuses. Un cahier couleur, une bibliographie, un répertoire de sites et un index complètent le volume.

Un livre incomparable pour mieux connaître et apprécier les volcans.

Référence

Lefèvre, Christian. – Volcans et risques volcaniques. – Paris : Ellipses, 2010. – 234 p. – ISBN 978-2-7298-5309-9. – Cote BAnQ : 551.21 L4932v 2010.

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Schéma général des différents types de volcanisme associés aux mouvements des plaques tectoniques (Wikipédia)

Bases de données

Les abonnés à BAnQ ont accès gratuitement à plusieurs bases de données scientifiques contenant, entre autres, des ressources documentaires sur les volcans et le climat : Access Science (McGraw-Hill), General Science Full Text (H.W. Wilson), The New Book of Popular Science (Grolier Online), Pascal (Ovid Technologies), Science Online (Facts On File), Science Reference Center (EBSCO Industries), Techniques de l'ingénieur.

Sur la Toile

Géologie (Répertoire de sites)

Article connexe

Les volcans font le climat