27 octobre 2013

À force d’imagination

L’accès des peuples à l’éducation, d’emblée revendiquée en tant que droit démocratique fondamental et comme projet d’émancipation sociale, a été et demeurera toujours un enjeu central à tout projet de société évoluée.

Le lancement du livre collectif À force d’imagination s’est déroulé à l’Écomusée du fier monde, le 17 octobre 2013, en présence d’une assistance nombreuse et enthousiaste. Le sympathique Anarchopanda accueillait les participants avec un bouquet de fleurs (œuvre de Moïse Marcoux-Chabot, 2012).

Les intervenants suivants ont pris tour à tour la parole : Marie-Ève Lamy, de Lux Éditeur, et les coauteurs Jean-Pierre Boyer, Jasmin Cormier et David Widgington.

Ouvrage d’un nouveau genre au Québec, cet essai graphique reproduit plus de 400 affiches et artefacts sur le mouvement étudiant depuis 1958. La mise en page est exemplaire. Chaque illustration fait l’objet d’une légende d’indexation : Numéro d’image, « Traduction, s’il y a lieu », Émetteur.e, Support iconographique - technique de reproduction, Dimensions (largeur x hauteur), Auteur.e - [photographe], Date.

Le livre contient en outre des études encadrées par une dédicace, une liste des sigles et acronymes, une liste des organisations et une table des matières, d’une part, et par des notices biographiques, des remerciements et des crédits, d’autre part. Les épigraphes en tête de chapitre sont percutantes!

L’introduction est composée par quatre membres du Centre de recherche en imagerie populaire (CRIP), École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) : Jean-Pierre Boyer, Jasmin Cormier, Jean Desjardins et David Widgington.

Le titre de l’introduction évoque bien l’intention de l’équipe éditoriale : « Images des luttes et mémoire collective pour la suite de l’histoire! ». Elle est divisée en trois parties : la genèse du livre, le contenu des chapitres avec la présentation de leurs auteurs, les visées archivistiques et dynamiques de l’initiative éditoriale.

Les chapitres 1 et 3 racontent l’histoire du mouvement étudiant. Dans un premier temps, les étudiants Arnault Theurillat-Cloutier et Jaouad Laaroussi, s’attardent sur les étapes marquantes de la naissance du mouvement en 1958 jusqu’aux mobilisations prometteuses de 2010. D’événements disparates et de séquences plus ou moins abruptes, ils dégagent des lignes de force en gestation, ces actions éclatantes se transformant graduellement en tradition militante étudiante.

Les auteurs dégagent cinq étapes marquantes dans les décennies précédant le Printemps québécois. La syndicalisation des étudiants (1958-1969) voit surgir la première grève (1958), puis l’adoption de la Charte des droits et responsabilités des étudiants (1961), la fondation de l’UGEQ (1963), le débrayage de plusieurs cégeps et départements universitaires (1968) et le sabordage de l’UGEQ (1969).

Le renouveau syndical prend jour dans le contexte de crises politiques (1970-1978) : la Loi des mesures de guerre (1970), le Front commun et l’emprisonnement des chefs syndicaux (1972), la grève étudiante de 1974 pour une réforme du système des prêts et bourses, la création de l’ANEQ (1975), puis la grève étudiante de 1978 provoquant une réforme partielle des prêts et bourses.

Au cours de la décennie suivante (1979-1989), deux associations dissidentes de l’ANEQ sont créées : la RAEU (1979-1987) et la FAECQ (1982-1988), toutes deux favorables à la conciliation avec le gouvernement. La promulgation de la Loi sur l’accréditation et le financement des associations étudiantes (1983) est leur principal apport au mouvement étudiant. Les grèves de 1986 et 1988 apportent peu ou pas de gains.

La période suivante (1990-2000) marque un nouveau tournant caractérisé par l’hégémonie des fédérations étudiantes, la FEUQ et la FECQ étant respectivement créées en 1989 et 1990. Après l’échec de la grève de 1990 visant à contrer le dégel des frais de scolarité et la coupure des subventions fédérales à l’éducation supérieure en 1995, le MDE est fondé. L’année suivante, cette organisation militante, dénonçant explicitement le néolibéralisme, organise une grève victorieuse : le gouvernement accepte le maintien du gel des frais dans les cégeps.

La dernière séquence analysée par les auteurs commence par la fondation de l’ASSÉ (2001) dans la foulée du Sommet des Amériques. Cette nouvelle association militante dénonce la ZLÉA (2002) et la guerre en Irak (2003). Les mobilisations de 2003 et 2005 n’aboutissent pas aux résultats escomptés, cette dernière causant en plus de profondes frictions entre l’ASSÉ et les fédérations étudiantes. Ensuite, la grève de 2007 s’avère un échec. Par contre, toutes ces mobilisations ont favorisé l’émergence d’une tradition militante étudiante qui rendra possible le Printemps québécois grâce à un long et méritoire travail de mobilisation.

Une cinquantaine d’images illustrent les propos des deux auteurs étudiants, dont celles-ci : une publicité du PLQ préconisant la Gratuité scolaire totale (1960), le croquis Jésus exécuté comme anarchiste en 33 (Jean Gladu, 1968), l’affichette de l’ASSÉ Pour la gratuité scolaire à tous les niveaux pour tous et toutes (Louis-David Lalancette-Renaud, 2006), l’affiche L’UQAM dans la rue : grève étudiante, sauvons l’UQAM (anonyme, 2007), l’affiche de l’ASSÉ dénonçant le piège de La marchandisation de l’éducation (Hadad Hamel, 2007), et l’affichette 2009-2010 : trois fois plus d’étudiants dans les banques alimentaires (anonyme, 2009).

Dans un deuxième temps, l’étudiante Camille Robert retrace les péripéties de la grève générale illimitée du Printemps québécois à partir des prodromes de 2010 et jusqu’à ses répercussions en 2013. Avec ardeur, elle décrit tour à tour plusieurs événements déterminants : des occupations de bureaux ministériels, le pacte de solidarité entre les organisations étudiantes, la manifestation du 10 novembre 2011, la création de la CLASSE le 4 décembre, la vague des grèves initiales en février 2012, le début des répressions policières, la mythique manifestation du 22 mars.

Le mouvement étudiant se poursuit ensuite dans un contexte de plus en plus tendu : des perturbations économiques, les manifestations populaires lors du Salon Plan Nord et du Conseil général du PLQ, les 20 avril et 4 mai, l’échec de l’appel à la grève sociale, la loi spéciale du 18 mai, le recours à la désobéissance civile culminant avec la manifestation de 22 mai rassemblant plus de 300 000 personnes, la tournée nationale de la CLASSE, Nous sommes avenir, qui se conclut le 10 août dans une apothéose à l’Olympia.

Enfin, les derniers événements relatés évoquent le dénouement de la crise sociale : la campagne électorale et la fin de la GGI, la pénible rentrée scolaire, la dissolution de la CLASSE en novembre 2012 et le Sommet sur l’enseignement supérieur de février 2013. En considérant plusieurs questions laissées en suspens, l’auteure conclut sa fresque historique d’une façon critique.

Plus de 130 images illustrent le récit de Camille Robert, une vingtaine d’entre elles ayant été produites par l’auteure. Signalons quelques-uns de ces témoignages : les affichettes de la Manifestation du 10 novembre 2011 (anonyme), Créer un mouvement? Ensemble bloquons la hausse. (Camille Robert, août 2011), Tous et toutes vers la grève (Camille Robert, 2012), Vers la grève générale! (Camille Robert, 22 mars), la pancarte On vous dérange? On veut juste changer le Québec! (anonyme, 22 mars), la bannière La loi spéciale Rosemont s’en casserolle! (APAQ Rosemont – Petite-Patrie, mai), les affichettes C’est une société qui s’éveille. Grande manifestation familiale et populaire (Camille Robert, 2 juin), Cet été, la CLASSE parcourt le Québec : assemblée populaires dans une ville près de chez vous (anonyme, 1er juillet), Villeray désobéit (anonyme, 24 août), Le 10 août à l’Olympia : manifeste Nous sommes avenir (anonyme), La lutte porte fruits : abolition de la hausse, abrogation de la loi 78, amélioration de l’aide financière, renversement des libéraux. Continuons le combat. (Lazlo Bonin, septembre).

Le chapitre 2 est dédié au populaire carré rouge. Dans un texte rempli de délicatesse et de fines analyses, Vivian Labrie puise aux sources de ses expériences et de ses observations pour rappeler les multiples vies du carré rouge, symbole crée en 2004 au sein du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Elle poursuit son étude en approfondissant les significations des appropriations et transformations successives du carré rouge.

Plus d’une cinquantaine d’images accompagne l’exposé de la chercheuse tel un autocollant de la CLASSE où deux mains donnent/reçoivent un carré rouge (2011), une intervention d’Archicontre à la station de métro Berri-UQAM (2012), la coute-pointe de Maille à part photographiée par Thien V. (2012), la pancarte Têtes blanches carré rouge d’Éduardo Corro (2012), et le bandeau d’Appel à tous dénonçant le jugement contre Gabriel Nadeau-Dubois (2012).

Le chapitre 4 considère l’actualisation des références historiques et des traditions culturelles populaires dans l’iconographie militante du mouvement étudiant et des mobilisations solidaires du Printemps québécois. Les quatre membres de l’équipe éditoriale passent en revue les formes et techniques utilisées par les militants étudiants et des artistes solidaires :

- les pancartes comme prise de parole citoyenne
- les banderoles militantes ouvrant les manifestations
- les graffitis et les pochoirs sur les murs de la ville
- les affiches diffusées dans la rue et dans les réseaux sociaux
- les dessins politiques, les caricatures et les bandes dessinées
- les photomontages et les mèmes contre les adversaires
- les peintures allégoriques réappropriées
- les créations de peintures en direct et d’œuvres commémoratives
- les usages alternatifs de la signalisation et de la cartographie urbaine
- les utilisations de masques, costumes, effigies et objets insolites.

Le rôle des médias démocratiques est ensuite souligné, par exemple les contributions déterminantes du quotidien Le Devoir, 99%Média et les télévisions étudiantes de l’Université de Montréal et de l’Université Concordia. Les témoignages de plusieurs artistes engagés complètent le chapitre : Artact qc, École de la montagne rouge, Clément de Gaulejac, Chloé Germain-Thérien, Maille à part et Moïse Marcoux-Chabot.

Parmi la centaine d’images reproduites dans ce chapitre, soulignons celles-ci : la photographie Beauchamp de pancartes (Mario Jean, 22 mars 2012), l’affichette Manifestation nationale du 22 mars (anonyme), l’affiche L’intimidation doit cesser (Clément de Gaulejac, 13 avril), la carte de géolocalisation #manifencours 2.0 (Maxime Larrivée-Roy, 26 mai), la bande dessinée Manif des bonhommes (Plus de 200 illustrateurs, 28 mai), les montages La naissance de Vénus et La création d’Adam (anonymes), la peinture en direct Les forces en présence (Nicolaï Kupriakov, 1er juin), la marionnette L’oie spéciale (Chloé Germain-Therrien, 22 août), la peinture La brutalité policière en classe (Artact qc, 28 août), la carte postale à la Montréal (anonyme), et la courtepointe La lutte commence (Maille à part, 30 août).

Dans le chapitre 5, Francis Dupuis-Déry, auteur engagé et politicologue à l’UQAM, explique pourquoi la grève étudiante, d’abord axée sur l’éducation, s’est élargie à une lutte populaire mettant en cause le néolibéralisme. Il fonde ses explications sur l’élargissement de la grille d’interprétation des problématiques rencontrées. Cette amplification favorise la solidarité avec d’autres forces sociopolitiques. L’auteur passe ensuite en revue certaines catégories d’illustrations plus radicales notamment contre la répression policière.

Une soixantaine d’images illustrent ce dernier chapitre, dont la pancarte L’éducation est un droit pas une marchandise (anonyme, 2007), l’affiche Grève générale (anonyme, 2012), la pancarte Mères en colère et solidaires (anonyme, mai), l’affiche Unis : étudiants, travailleurs, Québécois (École de la Montagne rouge, juin), la pancarte Grand prix de la matraque : 2984 arrestations (Éduardo Corro, juin), l’affichette Dehors la corruption néolibérale! (anonyme, 22 juillet), et le pochoir Pour votre sécurité, vous n’aurez plus de libertés. (anonyme).

Avec ses centaines de reproductions d’affiches et d’artefacts, son introduction, ses cinq essais, ses listes de sigles, acronymes et organisations, cet ouvrage collectif sera assurément un outil de référence pour la présente génération et les prochaines générations d’étudiants et de manifestants dévoués à l'éducation, la démocratie et la justice sociale.

Référence

Boyer, Jean-Pierre; Cormier, Jasmin; Desjardins, Jean; Widgington, David. – À force d’imagination. Affiches et artefacts du mouvement étudiant au Québec (1958-2013). – Montréal : Lux Éditeur, 2013. – 190p. – ISBN 978-2-89596-174-1. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 741.67409714 A11193 2013. – [Citation : Introduction, p. 11].

Sur la Toile

À force d'imagination, Collectif d'auteurs (Caroline Montpetit, Le Devoir, 9 novembre 2013)
Artéfacts d'un printemps érable (Photos du lancement par André Querry et David Widgington, 17 octobre 2013)
Centre de recherche en imagerie populaire (CRIP)
David Widgington parle du livre d'affiches à CKUT 90,3fm (11 octobre 2013)
École des médias (UQAM)
Écomusée du fier monde (Musée d’histoire et musée citoyen)
Lux Éditeur (À force d’imagination)

Articles connexes

Création en temps de crise sociale
Carré rouges au CCA
Le Printemps québécois | Une anthologie
Projets carré rouge

De l'école à la rue
Gabriel Nadeau-Dubois | Tenir tête

20 octobre 2013

Exposition Splendeurs de Venise

Le Musée des beaux-arts de Montréal présente une exposition exceptionnelle : Art et musique de la Renaissance au Baroque dans la Sérénissime, du 12 octobre 2013 au 19 janvier 2014.

Dans le numéro courant de la revue Musée des beaux-arts, le spécialiste en musiques anciennes François Filiatrault présente l’aspect le plus novateur de l’exposition Splendore a Venezia : l’interaction entre les arts visuels et la musique (1500-1800), en lien avec les ambitions politiques et économiques de la République de Venise.

Trois thèmes majeurs constituent l’armature de l’exposition : la place de l’art et la musique dans la sphère publique (cérémonies et processions, confréries et orphelinats), la sphère privée (musiciens, concerts, scènes de rue) et la mythologie (livrets, opéra).

L’article est complété par quelques notes sur la musique vénitienne en soulignant les contributions d’Ottaviano Petrucci, Adrian Willaert, Claudio Monteverdi, Apostolo Zeno et Antonio Vivaldi.

Des informations complémentaires suivent cette présentation : crédits et commissariat, publication, disque, iconographie, récente donation de Michal et Reneta Hornstein.

Référence

Filiatrault, François. - « Splendore a Venezia. Art et musique de la Renaissance au Baroque dans la Sérénissime ». – Musée des beaux-arts de Montréal. – Septembre-décembre 2013. – ISSN 1715-4820. – Pages 8-15. – [Ce périodique peut être consulté dans les Bibliothèques de Montréal et à la Grande Bibliothèque].

Sur la Toile

Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM)

Voir Venise… et sourire (Isabelle Paré, Le Devoir, 5 octobre 2013) – [Reproductions de peintures et extraits musicaux].

14 octobre 2013

Graphies d’atelier | René Derouin

Le temps nous fait réinterpréter les mêmes œuvres sous un autre regard, un dessin, une gravure, une aquarelle, une lettre ouverte, une conférence, un texte de journal.

L’édition du nouveau livre de René Derouin est concomitante à l’exposition Fleuve se déroulant à la Grande Bibliothèque jusqu’au 23 mars 2014 : entrée libre du mardi au jeudi de 12 h à 21 h et du vendredi au dimanche de 10 h à 17 h.

Précédée par des Remerciements et la dédicace, la partie liminaire contient les préfaces de Benoît Lacroix et Gilles Lapointe, ainsi que l’Introduction de l’auteur René Derouin.

L’ouvrage compte quatre ensembles : Correspondance, Journaux intimes, Témoignages et Écrits publics. Une section supplémentaire porte sur les œuvres produites en 2012-2013, sous le titre Le trait continu.

Le livre est complété par Remerciements et exposition à BAnQ, Chronologie, Prix et mentions, Index onomastique.

René Derouin destine Graphies d’atelier notamment aux étudiants en art, aux historiens de l’art et au public québécois. Dans son Introduction, il précise aussi le but de son ouvrage : laisser des traces d’artiste « En espérant un nouveau printemps qui pourrait faire changer la perception de notre propre identité dans cette Amérique que nous habitons à peine après 400 ans sur le territoire. »

Intitulée « Notre liberté était dans la rue… », la préface du dominicain Benoît Lacroix brosse un portrait en trois séquences de la vie de René Derouin : son enfance dans le quartier populaire de Longue-Pointe, son exil au Mexique et son amitié avec le peintre Louis Muhlstock.

La préface de Gilles Lapointe est intitulée Du dessin à l’écriture : la migration intérieure de René Derouin. L’historien de l’art souligne la singularité de l’ouvrage de René Derouin, celui-ci dévoilant « au grand jour les différentes facettes d’une vie d’artiste ». Il passe ensuite en revue trois écrits marquants du célèbre artiste québécois : L’espace et la densité (1993), Ressac. De Migrations au Largage (1996) et Paraíso. La dualité du baroque (1998). La dernière partie de cette préface est consacrée à la Fondation René-Derouin, ainsi qu’aux livres Pour une culture du territoire (2001), Les Jardins du précambrien (2006) et En chemin avec René Derouin (2009).

Le livre est abondamment illustré, un très grand nombre de ces reproductions étant diffusées pour la première fois. Les œuvres sont de différents types et en divers matériaux : photo, gravure, livre, dessin, sanguine, bois gravé, aquarelle, note de correspondance, document officiel, lithogravure, pastel, capture de presse, encre, fusain, crayon-feutre, plaque, huile, estampe, sérigraphie, installation, murale, affiche, linogravure, acrylique, collage, esquisse, plan, montage, statuette, épreuve photo, feutre, papier collé, monotype, céramique, etc.

À titre d’exemple, dès les premières pages, on peut apprécier Lac des sables (1981) et une œuvre de jeunesse (19 ans), l’aquarelle Washington (1955). Celle-ci évoque un paysage bucolique constitué de feuillus alignés au plan mitoyen, d’une voie piétonne adjacente à un terrain gazonné au premier plan et de la coupole du Capitole au troisième plan. Par contre, le bois gravé représentant un lac laurentien, produit à l’âge de la maturité (45 ans), est constitué de lignes abstraites et sinueuses à l’image d’une carte topographique. Par ailleurs, la première illustration du livre représente une œuvre récente de l’artiste (77 ans), un papier collé : Éclipse V (2013).

Fruit d’un prodigieux travail méthodique de préparation, Graphies d’atelier est un livre intimiste et complexe d’une richesse inouïe. À nous de le découvrir, de se l’approprier, tout en allant parcourir l’exposition captivante Fleuve.

Référence

Derouin, René. – Graphies d’atelier. Le trait continu. – Textes établis et présentés par Gilles Lapointe. – Montréal : Fides, 2013. – 455p. – ISBN 978-2-7621-3544-2. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : à venir. – [Citations : Introduction, p. 28 et 31].

Des exemplaires sont mis à la disposition des visiteurs de l’exposition Fleuve.

Conférence

René Derouin – Fleuve, largage et ensemencement

À l'Auditorium de la Grande Bibliothèque, le mardi 15 octobre à 19 h 00.

Sur la Toile

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)

Exposition Fleuve – René Derouin à la Grande Bibliothèque : 50 ans d’art et d’américanité (BAnQ)

Le Calendrier des activités culturelles contient un entretien d’Éric Fontaine avec René Derouin, artiste-commissaire de l’exposition «Fleuve» présentée à la Grande Bibliothèque du 1er octobre 2013 au 23 mars 2014. Entrée libre du mardi au jeudi de 12 h à 21 h et du vendredi au dimanche de 10 h à 17 h.

Les livres de René Derouin sont disponibles à la Grande Bibliothèque. Par ailleurs, le catalogue Iris donne accès à près de 70 œuvres de René Derouin sous forme numérique. Les productions originales de l’artiste peuvent être vues au Centre de conservation, au 2275, rue Holt.

René Derouin | Projets (Site officiel de l'artiste)

Un coup de maître de René Derouin (Paul Bennett, Le Devoir, 7 octobre 2013)

Article connexe

La dualité du baroque : Paraíso

03 octobre 2013

Gabriel Nadeau-Dubois | Tenir tête

Recension

A) Avant la publication de Tenir tête

01 | Tenir tête: Gabriel Nadeau-Dubois présente son premier livre (Marie-Josée Roy, Huffington Post Québec, 15 août 2013)
02 | Nadeau-Dubois règle ses comptes (Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, 7 octobre 2013)
03 | Retour sur un printemps houleux (Paul Journet, La Presse, 7 octobre 2013)
04 | Gabriel Nadeau-Dubois: heureux d’un printemps (Claude André, Journal Métro, 7 octobre 2013)
05 | «Tenir tête» de Gabriel Nadeau-Dubois: lettres à un jeune indigné [Extraits] (Catherine Levesque, Huffington Post Québec, 7 octobre 2013)
06 | Nadeau-Dubois publie son essai (Ewan Sauves, 24h, 7 octobre 2013)
07 | Le printemps 2012, version Gabriel Nadeau-Dubois (Entrevue avec Marie-France Bazzo, C'est pas trop tôt!, Radio-Canada, 7 octobre 2013)
08 | Le vrai visage de Gabriel Nadeau-Dubois (Entrevue avec Marie-Louise Arsenault, Plus on est de fous, plus on lit!, Radio-Canada, 7 octobre 2013)
09 | #TenirTête (Jean-Félix Chénier, Voir, 9 octobre 2013)

B) Publication et lancement de Tenir tête

Lancement et séance de dédicaces

Jeudi 10 octobre 2013 – 18 h 00 à 21 h 00
Société des arts technologiques (SAT)
1201, boulevard Saint-Laurent
Montréal (station de métro Saint-Laurent)

10 | Invité - Gabriel Nadeau-Dubois (Vidéo 09:12 min, Entrevue avec Marie-France Bazzo, Télé-Québec, Bazzo.tv, 10 octobre 2013)
11 | [Extrait] Tenir tête, par Gabriel Nadeau-Dubois [La démocratie et le mouvement étudiant] (L'actualité, 10 octobre 2013)
12 | Gabriel Nadeau-Dubois revient sur le printemps 2012 avec «Tenir Tête» (La Presse canadienne et Léandre Drolet, 107,7 FM, 10 octobre 2013)
13 | Gabriel Nadeau-Dubois revient sur le printemps érable avec Tenir Tête (Étienne Fortin-Gauthier et La Presse canadienne, La Presse, 10 octobre 2013)
14 | Lancement de «Tenir tête» de Gabriel Nadeau-Dubois (Photos d'André Querry, avec Éric Charpentier, 10 octobre 2013)
15 | Les photos du lancement du livre «Tenir tête» de Gabriel Nadeau-Dubois (Bruno Guérin, Nightlife, 10 octobre 2013)
16 | Gabriel Nadeau-Dubois launches his new book "Tenir tête" in Montréal (Photos du lancement de Tenir tête par Jean-Yves Ahern, Demotix, 10 octobre 2013)
17 | Extrait de « Tenir tête » (Gabriel Nadeau-Dubois) (Extrait de Tenir tête portant sur la démocratie et le mouvement étudiant, Cent papiers, 10 octobre 2013)
18 | «Tenir tête» déjà un best-seller pour Gabriel Nadeau-Dubois (La Presse canadienne, La Métropole, 11 octobre 2013)
19 | Gabriel Nadeau-Dubois continue de tenir tête (Patwhite, 11 octobre 2013)
20 | Gabriel Nadeau-Dubois et les élites déconnectées (Gabriel Nadeau-Dubois, extrait de Tenir tête, p. 48-50, L'actualité, 11 octobre 2013)

C) Après la publication de Tenir tête

21 | Gabriel Nadeau-Dubois dans la tourmente (Louis Cornellier, Le Devoir, 19 octobre 2013)
22 | Livre : le regard de Gabriel Nadeau-Dubois sur le mouvement étudiant (Radio-Canada, 21 octobre 2013)
23 | Tenir tête : entrevue avec Gabriel Nadeau-Dubois (Julie Delisle, Le République, 21 octobre 2013)
24 | Tenir tête - Introduction (Texte intégral gratuit) (Gabriel Nadeau-Dubois, Lire vous transporte - Association des libraires du Québec, Bibliothèques de Montréal et Société de transport de Montréal, 22 octobre 2013)
25 | La rue, le livre (Entrevue de Gabriel Nadeau-Dubois, Le Délit, le seul journal francophone de l'Université McGill, 22 octobre 2013)
26 | Repenser – Heureux d’un printemps (Avryl Gosselin, Le Sans papier, 1er novembre 2013)
27 | « Sur 143 éditoriaux, seuls 4 nous étaient favorables » : retour sur le Printemps érable (Entrevue avec Marie Pâris, rue89.com, 5 novembre 2013)
28 | Discussion entre Gabriel Nadeau-Dubois et Samuel Archibald ou comment réapprendre à tenir tête (Entrevue de Gabriel Nadeau-Dubois et Samuel Archibald à la librairie Le port de tête, Joakim Lemieux, Les méconnus, 7 novembre 2013)
29 | La sortie du livre Tenir tête (Entrevue avec Luc Fortin et Élisabeth Simpson, Vues & voix, 8 novembre 2013)
30 | Le citoyen Nadeau-Dubois (Chantal Guy, La Presse, 15 novembre 2013)
31 | «Tenir Tête» de Gabriel Nadeau-Dubois: mettre les pendules à l’heure (Audrey Neveu, La Bible urbaine, 15 novembre 2013)
32 | Discussion autour de Tenir tête : le printemps étudiant, l'accessibilité à l'éducation et l'avenir politique du Québec (Émission spéciale de C'est pas trop tôt! au Salon du livre de Montréal, Radio-Canada, 24 novembre 2013, audio de 45,21 minutes, trois vidéos)
33 | Les essais de 2013 - La recrue de l'année (Luc Cornellier, Le Devoir, 21 décembre 2013)
34 | Gabriel Nadeau-Dubois, militant et philosophe (François Doyon, Le blogue de François Doyon, 24 décembre 2013)
35 | Gabriel Nadeau-Dubois. Tenir tête (Nicolas Bourdon, L'Action nationale, janvier 2014)
36 | Prochaine conférence au cégep de Limoilou (Montréal Maintenant, 98,5 FM, Paul Houde, entrevues avec un étudiant du collège Limoilou, le journaliste Mathieu Boivin et l'écrivain Gabriel Nadeau-Dubois, 31 janvier 2014)
37 | 'Tenir Tête' revisits the Maple Spring (Nora Loreto, Rabble.ca, 6 mars 2014)
38 | Une critique teintée de rouge (Giguère, La Nouvelle Union, 15 mai 2014)
39 | Grande entrevue avec Gabriel Nadeau-Dubois (Deux ans après le Printemps érable) (Entrevue avec Nicolas Falcimaigne, Ensemble, 9 juillet 2014) (Vidéo, 25:42 min)
40 | Tenir tête (Michèle Ouimet, La Presse, 6 septembre 2014)
41 | Student activist Gabriel Nadeau-Dubois (Entrevue avec Bernard St-Laurent, C'est la vie, CBC Radio, 14 juin 2015) (Audio, 22:00 min)
42 | The Lucky Seven Interview, with Gabriel Nadeau-Dubois (Grace, Open Book Toronto, 30 juin 2015)

Extraits de Tenir tête

Mon essai porte un regard en arrière, mais ce qui m’intéresse vraiment, c’est l’avenir. Je suis trop jeune pour les commémorations, et cette grève n’est pas encore un artefact pour les musées. J’ai l’intime conviction que la crise sociale de 2012 n’a pas dit son dernier mot.


Toute histoire a un commencement, et pour moi l’aventure du printemps 2012 débute le 12 juin 2009 lorsque j’ouvre le journal Le Devoir.

Références

Nadeau-Dubois, Gabriel. – Tenir tête. – Montréal: Lux Éditeur, 2013. – 224p. – ISBN 978-2-89596-175-8. – Bibliothèques de Montréal et BAnQ : 371.81 N134t 2013.

Un an après la fin de la grève étudiante du printemps 2012, on s’interroge encore sur le sens de ces événements, et sur les suites à leur donner. Le 10 octobre, Gabriel Nadeau-Dubois publie chez Lux Éditeur Tenir tête, un essai sur son expérience, et sur les leçons qu’il tire du plus gros conflit social qu’ait connu le Québec depuis 40 ans. Dans ce livre, court et incisif, on suit Gabriel Nadeau-Dubois pas à pas dans ses analyses, ses explications, ses rencontres importantes, dans les assemblées étudiantes, dans les médias et dans la rue. Chemin faisant, le lecteur renoue, non sans stupéfaction, avec les turpitudes morales et intellectuelles d’une certaine élite au pouvoir et, surtout, avec l’incroyable vigueur de ceux et celles qui s’opposent au mercantilisme et aux programmes d’austérités économiques que chérit cette élite. Tenir tête doit être lu par ceux qui partagent la colère des étudiants, mais aussi par les autres, car ils y découvriront peut-être que la cause des étudiants était également la leur. (Lux éditeur)

Vers de nouvelles hausses des droits de scolarité (Clairandrée Cauchy, Le Devoir, 12 juin 2009) – [Le quotidien Le Devoir peut être consulté dans les Bibliothèques de Montréal et à la Grande Bibliothèque].

Étude

Analyse du livre « Tenir tête »

Popularité phénoménale de l'essai, Architecture de l'essai, Caractère intimiste de l'essai, Essai temporel, L'éducation civique au cœur de l'essai, Appréciation, Référence, Commentaires, Société.

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Image : Antoine Letarte, CC BY 3.0 | Gabriel Nadeau-Dubois pendant un point de presse à la manifestation nationale du 22 juin 2012 à Québec.

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